L'UNJA à plusieurs têtes subit la déconfiture et s'agite à travers ses démembrements en quête, chacun, d'une légitimité. Deux rencontres ont eu lieu, hier, à Constantine sous la bannière de l'union, mais dans la désunion totale, puisque organisées par deux ailes ennemies. La première devant regrouper les responsables de l'Est présidée par Mohamed Madani et l'autre tenue au siège de l'organisation de wilaya par les « légalistes » qui s'en tiennent aux décisions du congrès et appellent au rassemblement. Depuis que Belaïd Abdelaziz a tenté d'arrimer l'organisation au bateau de Benflis, l'UNJA est entrée dans une phase d'instabilité sans précèdent. La vague de redressement qui a touché le FLN et tous ses anciens satellites n'a pas épargné l'UNJA, qui vit aujourd'hui au rythme de luttes intestines interminables. Pas moins de cinq tendances s'affrontent, en effet, sur un fond de manœuvre d'appropriation entre le Fln version Belkhadem et le RND. Plusieurs procès sont en cours actuellement, intentés par les uns contre les autres autour des questions de légalité et d'authenticité des documents et aussi à propos du patrimoine de l'organisation, évalué à plusieurs milliards. L'aile la plus active, conjoncturellement s'entend, est celle de Madani, qui entreprend un périple pour fonder des bureaux de wilaya parallèles à ceux issus du congrès, et organise des rencontres régionales, en attendant celle nationale, qui aura lieu à Alger. Ses détracteurs crient à la trahison et montrent du doigt les walis qui lui octroient les autorisations d'activité alors qu'il n'est pas légalement élu. Dans ce brouhaha activiste, qui se tient à huis clos, loin de la vie sociale, le ministère de l'Intérieur semble entretenir un flou artistique, en laissant toutes les tendances activer « semi légalement » et sans réagir pour mettre fin à l'anarchie. Le souci de légalité demeure secondaire par rapport aux enjeux politiques qui se cachent derrière cette légèreté dans le traitement du dossier. Par ailleurs, il est révélateur d'observer que la majorité des personnes présentes aux deux rencontres, notamment les dirigeants, dépassaient l'âge de 40 ans. Quant au sexe féminin, il était totalement absent.