La toute puissante organisation juvénile a scellé définitivement, ce week-end, sa scission à Tipaza. En fait, cette organisation de masse proche du FLN a succombé aux coups durs infligés par Belkhadem et consorts. Désormais, c'est la guerre des communiqués, voire des mots. Que s'est-il passé, donc, la nuit de jeudi à vendredi? S'agit-il d'une simple rencontre de l'Unja ou d'un congrès? Pour le secrétaire général, Abdelaziz Belaïd, cette rencontre est préfabriquée par les redresseurs pour casser l'organisation. Il faut dire que les pressions ont commencé dès lors que le conseil national de l'Unja a annoncé son soutien à la candidature de Ali Benflis à cette présidentielle. Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, l'organisation considère le président-candidat directement responsable des dérives politiques et institutionnelles. Le premier responsable de l'Unja, joint par téléphone, souligne que seul le conseil national est habilité à convoquer un congrès. Dans cette optique, notre interlocuteur précise que les deux tiers du conseil national sont avec la direction actuelle et pour un soutien à Benflis. Ainsi, en s'appuyant sur le règlement intérieur des associations et des partis politiques, les décisions émanant de la dernière rencontre sont nulles et non avenues. Tenant la bride haute, Abdelaziz Balaïd n'exclut pas le recours à la justice contre le ministre qui a autorisé une rencontre illégale. Il est, donc, fort probable que toutes les péripéties judiciaires subies par le FLN depuis le 8ème congrès vont se transposer sur cette structure de jeunes. Décidément, il s'agit de redresseurs et légalistes au sein de l'Unja. Pour preuve, c'est la très officielle APS qui a annoncé, hier, qu'il s'agit bien d'un 6ème congrès de l'Unja. Fait inédit : le premier responsable de l'organisation est absent aux travaux. Le reste n'est qu'une suite logique à ce qui précède. Ainsi, les congressistes ont présenté les nouveaux membres du conseil national représentant 44 wilayas. Aussitôt, Mohamed Yazid Abdessalam a été plébiscité, hier matin, en tant que nouveau secrétaire général de l'Unja. En clair, l'approche du rendez-vous du 8 avril a précipité les événements autour de cette structure qui recèle un vivier électoral important. Depuis hier, l'Unja est dotée, par la force des convoitises, de deux directions. La guerre de légitimité s'annonce féroce entre Belaïd et Abdessalam. Tous les coups sont permis pour ramener cette organisation au cercle présidentiel. Les appareils administratif et judiciaire seront actionnés pour soustraire des milliers de voix à Benflis. Après l'éclatement du FLN, du PRA et de l'Unea, c'est au tour de l'Unja de subir le rouleau compresseur des redresseurs. La prochaine victime sera-t-elle l'Ugta?