Le 52ème anniversaire des macabres essais nucléaires français, du 13 février 1960, dans le Sahara algérien, notamment à Reggane et In Ekker (Tamanrasset), a été célébré cette année par l'université africaine Ahmed Draïa d'Adrar avec la collaboration de la wilaya, de la direction des anciens moudjahiddine, de l'APC de Reggane ainsi que celle de l'association nationale du 13 février 60. En cette circonstance, cette entité de l'enseignement supérieur a organisé, hier à son niveau, une journée ouverte sur cette expérience dévastatrice française, avec comme slogan «Pour que nul n'oubli», à laquelle ont pris part des chercheurs et professeurs universitaires, des médecins, des témoins etc. Etaient aussi présents à l'ouverture des travaux de cette rencontre le wali, les autorités locales civiles et militaires, les élus des deux chambres, des magistrats, des personnalités politiques, des membres de la société civile, des étudiants. On notera la participation, par une conférence sur «le nucléaire et ses effets négatifs sur l'humain et l'environnement», du chercheur irakien Al Aboudi Abdul Kadhum, professeur de physique à l'université d'Oran, spécialiste dans le domaine des essais atomiques. En cette première étape du colloque les principaux volets abordés ont été celui de la reconnaissance de la France de cet acte qualifié comme un crime contre l'humanité, l'indemnisation des habitants de la localité victimes d'irradiations, la création de centres médicaux spécialisés dans la médecine nucléaire, la sélection des personnes atteintes, le traitement des déchets nucléaires et le nettoyage de la région, la décontamination du sol et des nappes souterraines. Sur le plan scientifique, l'intéressement de l'université africaine par des projets de recherches et d'études ainsi que l'élaboration de fichiers statistiques. Sur le plan de l'histoire, l'écriture de livres sur ces essais et leurs impacts sur l'environnement avec le recueillement de témoignages, le tout étant destiné aux générations futures. La première conférence a été animée par le physicien irakien qui a abordé les différentes étapes de la préparation de la bombe atomique jusqu'aux explosions où il a indiqué que sans le concours des physiciens sionistes israéliens la France n'aurait pas été capable d'arriver à ses fins et que le choix du sol et des populations algériennes comme cobayes n'étaient pas aussi fortuits, tout en retraçant les différentes interventions musclées et inhumaines de l'armée française contre les Algériens depuis 1830 à 1962. En marge de ces travaux, une exposition de photos sur les sujets humains victimes portant encore des tares et des handicaps physiques ainsi qu'une projection de films et de documentaires sur les essais en Algérie et en Polynésie. Cependant, avant de clôturer son intervention, M.Al Aboudi a rendu un vibrant hommage à l'ex-Cdt de l'ANP Abdelhak Bendjabar, à qui l'armée française avait passé les consignes et le commandement de la base de Reggane en décembre 1967, et qui se trouve actuellement pour soins au niveau de l'hôpital militaire d'Oran. Cet officier avec environ 165 autres officiers et soldats ont été tous irradiés suite à leur exposition prolongée au point «Zéro» à Hammoudia, l'endroit de l'explosion. Par ailleurs, le programme de la journée du 13 février 2012 se déroulera dans la ville de Reggane où, en parallèle à cet évènement, la municipalité a initié un riche programme sportif et culturel.