La wilaya de Ouargla vit actuellement une situation environnementale alarmante autant dans les cités où les cages d'escalier regorgent d'eaux usées que dans les quartiers et localités reculés où des étangs d'eaux remontantes font craindre le pire en cet hiver surprenant de rigueur. Outre la gestion catastrophique des ordures ménagères qui ne trouve pas de solutions, l'hygiène publique qui laisse globalement à désirer, les débordements d'égouts et la remontée des eaux sont toujours d'actualité malgré le fameux projet de lutte contre la remontée des eaux dans la cuvette de Ouargla constituée des cinq grandes communes du chef-lieu de la wilaya, à savoir Ouargla, Rouissat, Aïn Beida, Sidi Khouiled et N'gouça. La plaie béante reste toutefois la daïra de Taïbet qui enregistre à elle seule le plus grand nombre de marais submergeant certains hameaux tel que Khobnet Shan dont la population se plaint des eaux salines qui remontent en surface et menacent les habitations et la santé. Le changement d'habitation revient très cher à la population qui se demande s'il ne serait pas plus économique de migrer vers Touggourt voire même vers Alger pour que les pouvoirs publics prennent conscience de leur situation. La remontée des eaux multiplie les risques de maladies à transmission hydrique, d'où le recensement d'une trentaine de cas de leishmaniose cutanée. A Taïbet, le trachome, la conjonctivite aiguë, la dysenterie et intoxications dues à la pollution de l'eau sont légion. La leishmaniose cutanée n'arrange pas les choses. Les habitants de Taïbet déplorent le peu d'intérêt témoigné à leur situation qui s'aggrave de jour en jour et le retard dans la réalisation des différents réseaux de base ainsi que le diagnostic tardif de l'impact négatif de la remontée des eaux sur l'environnement et la santé dans leur région située à la lisière des wilayas de Ouargla et El Oued, une zone fortement ensablée et dont l'activité agricole intensive se caractérise par une surexploitation des eaux, d'où le déséquilibre écologique. A rappeler que la wilaya de Ouargla a enregistré quelque 150 cas de leishmaniose cutanée durant l'année écoulée, avec une augmentation perceptible des maladies respiratoires et cutanées qui gagneraient à faire l'objet d'une étude épidémiologique.