Les humbles villageois, se sentant délaissés, ont carrément obstrué une partie de l'autoroute Est-Ouest. Après plusieurs appels de secours et ne voyant rien venir des autorités, le premier village agricole socialiste d'Algérie, dans la daïra de Aïn Tellout (est de Tlemcen), s'est soulevé jeudi dernier et continue de s'élever contre la «marginalisation». Les humbles villageois, se sentant délaissés, ont carrément obstrué une partie de l'autoroute Est-Ouest. La circulation a été totalement fermée aux automobilistes pendant plusieurs heures. «Nous sommes une population délaissée par les pouvoirs publics. Nous sommes à mille lieues de la civilisation. Et dire que des sommes colossales ont été injectées pour des projets de développement des communes de la wilaya de Tlemcen. Nous ne nous sentons pas concernés par tout cela», crient-ils. Mouvement de contestation Peuplé de plus de 2 500 habitants, Aïn Nehala interpelle : «Nous sommes totalement isolés, exclus. Nous souffrons le martyre depuis que nous avons été parqués dans des habitations minuscules, en 1975, les responsables n'ont inscrit aucun projet de lotissements ou de logements sociaux (…)». Si avant-hier l'objet de la colère était le logement, en priorité, «les marginaux, comme ils se qualifient, étalent des tonnes de revendications sociales pour améliorer leur cadre de vie Aïn Nehala est une terre brûlée», fulminent-ils. Ces marginaux, comme ils se qualifient, considèrent Aïn Nehala comme une terre brûlée. «Nous avons toujours revendiqué le minimum pour notre village avec un comportement civilisé et nous continuerons à le faire. Que les autorités nous considèrent comme des Algériens à part entière, comme des êtres humains…». L'autoroute a été rouverte à la circulation jeudi avant la tombée de la nuit avec des heurts. Aujourd'hui, les mécontents continuent leur mouvement de contestation en plantant une tente au milieu de leur village…