Hier, dès l'aube, l'agglomération de Tajemout, dans la commune de Aïn Tellout, à une quarantaine de km du chef-lieu de wilaya, s'est réveillée en colère. Des jeunes en majorité ont obstrué la route menant à Sidi Bel Abbès. « Devant l'indifférence méprisante des autorités, nous avons opté pour cette forme d'expression. C'est le seul moyen dont nous disposons pour alerter et interpeller les responsables sur nos conditions de vie », indiquent en choeurs des manifestants pacifistes. « Regardez bien, avez-vous l'impression d'être dans une région algérienne ? Nous, nous n'avons pas encore goûté au développement, malgré les milliards alloués à notre wilaya dans ce but. » En réalité, la vague de contestation a commencé à cause du manque de moyens de transport, comme nous l'explique ce citoyen dépité : « Nous n'avons aucun moyen de transport et ce qui nous a sauvés jusqu'ici, ce sont les taxis clandestins. Certes, ils ne sont pas en règle vis à vis de la loi, mais qu'a fait l'Etat pour pallier ce manque ? Donc, nos responsables, au lieu de trouver une solution simple, ils font dans la répression : Les services de sécurité ont mené la guerre à ces taxis avant de les interdire. Une décision qui a « emprisonné » toute une population aux portes de Tlemcen ». Hier, jusqu'à midi, les protestataires n'avaient toujours pas abdiqué. « Nous demandons à parler au wali pour lui exposer nos problèmes, lesquels ont besoin de solutions rapides », revendiquent les citoyens.
