L'ONG suisse Trial vient d'obtenir «la condamnation de l'Algérie par le Comité des droits de l'homme de l'ONU dans deux nouvelles affaires de disparitions forcées», a indiqué un communiqué rendu public hier par cette association, qui précise que la première remonte à novembre 1994 et concerne «Kamel Djebrouni, 31 ans, arrêté à son domicile à Alger par un groupe de militaire. Il n'a jamais été revu». La deuxième disparition a trait à la disparition, «en mai et novembre 1996, des frères Djamel et Mourad Chihoub, qui ont été, l'un après l'autre, été arrêtés à leur domicile à Baraki (banlieue d'Alger). Djamel avait 19 ans, Mourad 16 ans. Ils n'ont jamais été revus». «Les familles Djebrouni et Chihoub ont tout entrepris pour retrouver leurs proches. Les autorités judiciaires, politiques et administratives ont notamment été saisies des dossiers. Cependant, aucune enquête n'a été ouverte et aucun responsable poursuivi», souligne l'ONG Trial. Dans deux décisions distinctes, indique-t-elle, «le Comité des droits de l'homme retient que l'Algérie, en faisant disparaître Kamel Djebrouni ainsi que Djamel et Mourad Chihoub, a violé de nombreux droits garantis par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, l'une des conventions les plus importantes des Nations unies, notamment le droit à la vie et celui de ne pas être soumis à la torture ou à des mauvais traitements». Pour Trial, «l'Algérie a également, ce faisant, infligé à la famille des trois disparus un traitement inadmissible en raison de l'angoisse et de la détresse qu'elle leur a fait subir». Le Comité, selon la même source, demande notamment à l'Algérie de «mener une enquête approfondie et rigoureuse sur la disparition de Kamel Djebrouni et de Djamel et Mourad Chihoub». Il est exigé, par ailleurs que «l'Algérie doit également fournir aux familles des informations détaillées quant aux résultats de son enquête ; de les libérer immédiatement s'ils sont toujours détenus au secret ou de restituer leurs dépouilles à leurs familles en cas de décès ; de poursuivre, juger et punir les responsables des violations commises et aussi les indemniser».