Quelques 80 personnes se sont rassemblées ce samedi matin devant le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière à Alger pour interpeller, une nouvelle fois, le ministre à œuvrer pour une meilleure prise en charge des malades cancéreux. La pénurie de médicaments, le manque en centre de radiothérapie, le manque en sang et en ses dérivés et le manque d'enceinte pour recevoir les malades qui viennent de loin, sont autant de problèmes auxquelles les cancéreux sont confrontés quotidiennement et lesquels, de plus, ne font qu'aggraver leur maladie. L'action à laquelle a appelé le Réseau des Libertés et de la Dignité (RDLD) a vu la participation de quelques citoyens indépendants et de plusieurs associations dont SOS Disparus et aussi des médecins résidents, lesquels sont constamment en contact avec les malades. Rencontré sur place, Kader Farès Affak du RDLD a fulminé sa rage contre la gestion que les pouvoirs publics réservent à cette question. «Depuis un certain temps le pouvoir n'a pas cessé de cacher les inégalités sociales », dit-il avant d'ajouter «le pouvoir aujourd'hui n'a aucune politique d'anticipation sur les évènements. Concernant le plan établi par le ministère de la santé dans le cadre de la lutte contre cette maladie et qui consiste particulièrement en la construction d'une vingtaines de centres de soin à travers la pays notre interlocuteur répond avec un ton ironique «d'ici quelques années il n'y aura plus de malades cancéreux parce que tout le monde sera mort ». Selon lui, si le pouvoir avait la volonté nécessaire «on peut aujourd'hui changer complètement les choses ». «On voit des cancéreux qui ont un bon pronostic et qui peuvent être guéris mais par manque de médicaments le malade évolue. C'est-à-dire que la science a donné la chance aux malades de guérir alors que la pénurie de médicaments le prive de ses chances », estime pour sa part Dr Deghima, du collectif des médecins résidents.