La signature d'un projet de convention entre l'université Marc Bloch de Strasbourg et celle de Mostaganem a nécessité le déplacement du Pr. Xavier Cuché, président de l'université alsacienne qu'accompagnait Martine Chassignet, vice-présidente chargée des relations internationales. Le séjour de la délégation strasbourgeoise a été consacré essentiellement à l'échange de points de vue sur le projet de convention mais aussi à un large tour d'horizon avec les principaux responsables de la faculté des lettres et des arts qui sera le principal vis-à-vis et l'interlocuteur privilégié des universitaires français. Ces derniers, par l'intermédiaire de leur président d'université - qui est l'équivalent du recteur local mais dont la désignation pour 5 années est de la responsabilité du corps professoral qui y procède par élection - ont émis quelques propositions à même de créer rapidement un large mouvement d'échanges entre les deux institutions. Améliorer l'encadrement C'est ainsi que, sous l'autorité du Dr Chaalal, doyen de la faculté des lettres et des arts et principal artisan de ce rapprochement, les chefs de départements ainsi que les enseignants de rang magistral ont fait part au président Cuché de leurs principales préoccupations. Celles-ci s'articulent particulièrement autour de la nécessité de trouver les formules les plus adéquates afin de permettre aux enseignants algériens de bénéficier de la cotutelle - algérienne et française - afin de pouvoir parfaire leur formation doctorale et d'accéder aux rangs magistraux (maître de conférences et professeur) afin d'améliorer l'encadrement des départements et de permettre, comme le soulignera avec conviction un intervenant, à la majorité des enseignants qui ont consacré leur vie à la formation universitaire de parfaire leur curricula. Parallèlement à la signature de cette convention, la quatrième du genre pour l'université de Mostaganem et incontestablement la plus élaborée et certainement la plus prometteuse, notamment de part la qualité des partenaires amis et aussi de par le travail préliminaire accompli depuis plusieurs années par les universitaires des deux pays, il a été convenu de donner plus de consistance à cette collaboration en co-organisant la seconde édition du prochain colloque international sur le patrimoine spirituel que la partie algérienne projette pour le mois de mai 2005. Des échanges bénéfiques Ce qui permettrait de devancer et d'amorcer la mise en route des autres aspects de la convention dont l'application dépendra du paraphe des tutelles respectives et qui ne saurait intervenir - budgétisation oblige - avant l'année universitaire 2005/2006. Les échanges d'enseignants chercheurs et d'étudiants devraient être mutuellement bénéfiques, d'autant que l'université strasbourgeoise se singularise par l'enseignement de pas moins de 24 langues - dont l'arabe - et dispose d'un imposant portefeuille de 35 conventions avec autant de pays, et se targue d'avoir pas moins de 200 accords de coopération. De son côté, la faculté des lettres et des arts, outre qu'elle se singularise par l'unique département d'art plastique du pays, renferme un potentiel d'enseignants chercheurs chevronnés, notamment dans les départements d'anglais, de français et d'arabe qui lui permettent de figurer en bonne place sur la carte universitaire nationale. En outre, l'organisation ininterrompue de journées d'études, colloques et séminaires englobant un large spectre de préoccupations, font de cette faculté un sérieux partenaire pour une bonne intégration dans l'espace euro-méditerranéen que les universitaires semblent décidés à privilégier afin de tracer les contours d'une relation nouvelle que le président de l'université Marc Bloch appellera de tous ses vœux à chacune de ses interventions. Il n'omettra pas d'insister sur la place et le rôle conférés à l'Algérie dans la refonte des relations internationales et dans le raffermissement du rapprochement avec l'Europe. D'où l'idée - au demeurant en gestation avancée, comme le soutiendra un professeur algérien, de concrétiser un ambitieux projet de recherche euro-maghrébin, d'autant que des conventions sont déjà fonctionnelles entre l'université Marc Bloch et les universités de Tunis et de Fès, et que celle qui vient d'être signée avec Mostaganem devra compléter afin que les universitaires des deux rives servent de moteur à une coopération maghrébine jusque-là moribonde.