Le colloque qu'organise la faculté des Lettres de Mostaganem, les 13, 14 et 15 novembre prochains, sera essentiellement consacré aux fondements anthropologiques et scripturaux du dialogue inter-religieux. Plusieurs universitaires européens et nationaux y sont attendus. Parmi les intervenants étrangers, on notera la présence d'une forte délégation représentant l'université Marc Bloch de Strasbourg. En effet, grâce à une convention avec la faculté des Lettres, l'université alsacienne n'hésitera pas à déléguer 4 de ses enseignants, afin de participer à ce colloque axé sur le dialogue inter-religieux. Tous enseignants à la faculté de théologie de Strasbourg, les professeurs Jason Dean, Paul Dumont, Frédéric Rognon et Eric Geoffroy feront des communications qui seront suivies avec intérêt par leurs collègues. Notamment celle portant sur le récit du déluge mésopotamien et ses réceptions bibliques et coraniques de Jason Dean qui s'attellera à mettre en exergue les convergences et les divergences dans l'appropriation de ce patrimoine commun. De son coté, Eric Geoffroy, qui en raison de son appartenance assumée à la Tariqua Alaouia de Mostaganem, pourra conférer tant en arabe qu'en français sur les éléments scripturaires islamiques relatifs au respect des religions juive et chrétienne dans le contexte du verset « Lâ ikraha fi‘ddin ». Le monothéisme et la violence seront traités par Frédéric Rognon qui fera l'inventaire des affinités et des disparités entre les trois religions. La communauté islamique de Turin sera représentée par les professeurs Pallavicini et Turrini. L'univers islamique dans la culture roumaine fera l'objet d'une communication de l'universitaire Horia Capusan. Pierre Lory, le directeur de la chaire de mystique musulmane de l'école pratique des hautes études de Paris-Sorbonne, confèrera sur la place de la Vierge Marie dans les commentaires coraniques et mystiques. L'ambition des organisateurs serait de parvenir à un examen des fondements d'une altérité véhiculant représentations, mythes et fantasmes porteurs d'espoirs qui avertissent que l'étude des convergences et surtout des divergences des patrimoines scripturaux chrétiens et musulmans ainsi que de la diversité des expériences de Dieu ou de l'absolu est indispensable pour la « mise à nu » des stéréotypies culturelles porteuses de conflits et de « choc des ignorances ». D'où le recours à une méthodologie susceptible de cerner la structure et la dynamique des appareils symboliques géniteurs de violence. Le colloque se propose également de susciter chez les chercheurs des réflexions heuristiques afin de revivifier des relations inter-religieuses que les contingences et les pressions de l'histoire auront gravement altérées. C'est sans doute pour mieux situer ces convergences que la communication de Mohamed Abbassa s'articulera sur le soufisme et l'occident chrétien au Moyen Age. Cette période charnière durant laquelle la pensée occidentale s'enrichira sans compter grâce aux multiples emprunts au patrimoine arabo-musulman. Seront également attendues, avec beaucoup d'intérêt, les communications de Larbi Djeradi sur les fondements du dialogue interreligieux dans la Tariqua Alaouia et celle de son collègue Mohamed Khattab sur la pluralité spirituelle dans l'expérience soufie chez Ibn Arabi, l'inégalable commentateur d'Aristote dont les écrits influenceront, pendant longtemps, la philosophie et la mystique de l'Occident chrétien.