Largement sous-exploité, le domaine minier national pourrait présenter une attractivité supposée. Toutefois, les résultats mitigés des derniers appels d'offres lancés par Alnaft sèment le doute sur l'investissement dans l'amont pétrolier et gazier en Algérie. L'analyse, livrée au mois de janvier par Pétrole et gaz arabes, le démontre clairement : le taux de succès des appels d'offres depuis la nouvelle loi sur les hydrocarbures est «compris entre 20 et 30% seulement contre 42 à 90% pour les six appels d'offres précédents».Selon le dernier rapport statistique de l'OPEP, les réserves prouvées se sont stabilisées, entre 2006 et 2010, à 12,2 milliards de barils de pétrole et à 4500 milliards de mètres cubes de gaz de réserves. Une situation que de nombreux analystes expliquent par la position des pouvoirs publics concernant la nécessité de préserver les richesses du sous-sol au profit des générations futures. Mais aussi par la taille, plus petite, des nouveaux gisements. Une situation qui n'entame en rien l'enthousiasme des responsables du secteur. Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, n'a pas hésité, l'an dernier, à déclarer que les réserves pétrolières de l'Algérie lui assurent une production qui pourrait aller au-delà de 200 ans. Selon les données actuellement accessibles au niveau de Sonatrach, le domaine minier hydrocarbure «couvre une surface de 1,5 million de kilomètres carrés, ce qui représente pratiquement 60% du territoire national». On considère également que 66% du domaine minier algérien est inexploré et que la moyenne du «nombre de puits forés aux 10 000 km⊃2; est de 13 en Algérie contre 105 dans le monde». L'Algérie compte aussi sur ses grands gisements existants qui ne sont pas près de pomper leur dernier baril. A Hassi R'mel et Hassi Messaoud, les nouveaux gisements, découverts au début des années 2000, laissent entrevoir des réserves à hauteur de 1,8 milliard de barils. Les chiffres montrent que «67% des réserves en huile et en gaz sont renfermées dans les provinces de Oued Mya et de Hassi Messaoud, où sont situés les deux gisements géants de Hassi R'mel (gaz) et Hassi Messaoud (huile)». D'autres bassins présentent un intérêt, comme Illizi avec 14% des réserves initiales, Rhourde Nouss (9%), Ahnet Timimoun (4%) et enfin le riche bassin de Berkine avec le pôle pétrolier d'El Merk. L'objectif est clair : il s'agit d'augmenter la production de 300 000 barils/jour à moyen terme. Pour l'heure, la majorité des découvertes s'effectuent dans la partie Est du Sahara. Mais d'autres régions disposent d'atouts, à l'image du bassin Sud-Ouest ou encore le Nord du pays où des découvertes ont été réalisées à Tébessa, El Bayadh et Béchar. D'autres pistes s'ouvrent, à l'image de l'exploration offshore. Le domaine des hydrocarbures non conventionnels intéresse également les autorités. M. Yousfi a estimé récemment que le potentiel de réserves en matière de gaz de schiste égaleraient «au minimum» celles des Etats-Unis. Le développement de ces options est conditionné par un certain nombre de garanties à même de rassurer les investisseurs. D'où l'intérêt de réviser l'actuelle loi sur les hydrocarbures. Le réexamen du texte aura pour principal objectif d'introduire des incitations en faveur des partenaires disposant de technologies plus avancées.