«Slamyka vous transmet le slam afin de soulager les maux de l'âme, et si vos mains l'acclament, votre esprit le réclame».Tel est le «flow vital» et la marque de fabrique du groupe algérien Slamyka Promouvant leur tout premier album de slam déclamation poétique et lyrics mis en musique, sorti le 20 février chez le label musical Padidou, en Algérie, intitulé Wech N'koul (Que dire ?), la formation Slamyka a animé un showcase présentant les titres du CD, lundi soir, à l'auditorium Aïssa Messaoudi de la Radio nationale, à Alger, et ce, devant leurs fan-clubbers venus les encourager. Ce qui est méritoire chez Slamyka, c'est qu'il a réussi à concilier et voir réconcilier la poésie dialectale et une direction orchestrale fusionnelle. Un «big band» de dix musiciens maîtrisant leur sujet. Sections percussions, violons, à cordes (guitares) et puis une «blue note» délicate de la flûte. Slam… de fond Ces instrumentistes, au talent avéré, évoluent autour d'un pivot. Le slameur, goual, une sorte de poète «rurbain» (rural et urbain), Khaled, le leader du groupe Slamyka, mais avec un esprit collégial où chaque musicien joue avec justesse un compromis entre le chaâbi-assimi, l'héritage celtique, du diwan electro, du beat saharien, du berouali (6/8, pour les acrros), des consonances médiévales et même une exploration «irish» avec des partitions des fiddlers (violonistes irlandais). Toutefois, avec une âme algérianisante. Aussi, Slamyka et leur porte- parole» (la bonne), Khaled, interpréteront leur succès d'estime, Louken Nakdar, Le Miroir, un titre au questionnement philosophique, Moualef Wahdi, contre la violence et la maltraitance des enfants, Wech N'kol (Que dire ?) dédié à la maman de Khaled et à toutes les mères, un instrumental dunaire, sahraoui, ainsi qu'une chanson patriotique, un hymne au chahid (martyr). Une musique fluide, homéopathique et stylisée se posant sur la rhétorique du «conteur», Khaled, allant crescendo tantôt vers une dramaturgie et tantôt vers une théâtralité. Slamyka a aussi la capacité chorale, un autre atout. Bref, «slam… alaykoum» !