A l'occasion de la création de l'association culturelle «El Hachemi Guerrouabi», une soirée hommage sera organisée, ce soir, à partir de 19h, à l'hôtel Hilton, à Alger. Une date coïncidant avec celle de la nomination de Guerrouabi à la tête de l'orchestre de l'ensemble national de la chanson chaâbie en 2006. Six ans après la mort de l'une des figures de proue de la chanson châabie, le regretté El Hachemi Gerrouabi, une association culturelle éponyme vient tout juste d'être créée à Alger. Au cours d'une conférence de presse, animée hier matin à l'hôtel Hilton à Alger, la présidente de l'association, Mme Chahira Guerroubi, accompagnée de deux membres fondateurs, en l'occurrence Mohamed Touchi et Sid Ahmed Atmane, sont revenus sur les objectifs de l'association culturelle. Des objectifs qui visent à la sauvegarde du patrimoine de la musique et de la chanson châabies, la collecte et la préservation des qacidate et chansons d'El Hadj El Hachemi Guerrouabi, la commémoration et la célébration des journées et fêtes nationales et religieuses, l'organisation de concours sur le thème de la musique et de la chanson chaâbies, ainsi que la découverte, l'encouragement et le soutien aux jeunes artistes amateurs de la musique et de la chanson châabies. L'association est constituée d'un grand nombre de fondateurs dont des chanteurs, des écrivains, des chercheurs, des sportifs, des amis, des fans et des membres de la famille de Cheikh El Hachemi Guerroubi. D'une voix émue, Mme Chahira Guerrouabi, a affirmé que c'est une journée spéciale pour elle. «Je viens pour vous annoncer officiellement la création de l'association ‘‘El Hachemi Guerrouabi''. Je suis sûre que l'âme de mon défunt mari est ici parmi nous. La création de cette association était l'une de ses dernières volontés. La seule chose qu'il ait laissée comme héritage, c'est son art et son mandole», dit-elle. Et d'ajouter : «Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir, aidée en cela par les membres fondateurs, afin que cette association soit à la hauteur des attentes. Je promets de cultiver son héritage.» Ainsi, la soirée sera étrennée dans un des halls de l'hôtel Hilton par une exposition de photographies intitulée «Arayess Nadjem», en hommage à El Hadj El Hachemi Guerrouabi. Des clichés parlants, en couleur et en noir et blanc dévoileront les différentes facettes de l'artiste, de l'auteur, du compositeur et de l'interprète. Des photos immortalisant certaines séquences de son riche parcours artistique et de son talent inégalable. La soirée se poursuivra avec un concert maghrébin qui regroupera une fourchette d'artistes reconnus dont entre autres des stars algériennes, Mohamed Tahar Fergani, Hamdi Benani, Lounis Aït Menguellet, Chaou Abdelkader, Maâzouz Bouâdjadj, Nassima Chaâbane, El Aïdaoui, Salim Fergani, des artistes marocains, Abdelouahab Doukali et Latifa Ra'afat et un chanteur tunisien, Lotfi Bouchenak. L'orchestre sera dirigé par Lakehal Benhadad, un spécialiste de la cithare (qanoun). Chaque artiste viendra à titre gracieux se produire sur la scène pour une durée de quinze minutes. Le répertoire sera des plus variés. Chaque artiste aura le loisir d'interpréter le morceau de son choix. Il est à noter que l'entrée se fera sur présentation de la carte d'invitation. A la question de savoir si la veuve du défunt est en litige avec certains membres de la famille de son regretté mari, elle répond sereinement et avec assurance qu'il n' y a aucun conflit. «J'ai informé tous les membres de la famille de la création de cette association. El Hachemi Guerrouabi ne m'appartient pas à moi seule, il appartient à tout le monde, à sa famille, au peuple algérien et à tous ses fans à travers le monde. Toute la famille a été conviée à la soirée», a-t-elle précisé. Il est à noter que l'association culturelle «El Hachemi Guerrouabi» compte organiser une tournée internationale. Car, comme l'a si bien rappelé Chahira Guerrouabi, l'interprète de Youm el-Khemis et de Aouicha ou el Harraz avait des fans à travers le monde. «A travers nos différentes actions, nous allons terminer ce qu'a laissé le défunt. Nous démarrerons doucement pour concrétiser de grands projets, dont le lancement d'un blog et produire un film sur sa vie et son œuvre.» Présent à cette conférence de presse, la chanteuse arabo-andalouse, Nassima Chabane, n'a pas tari d'éloges sur El Hachemi Guerrrouabi : «C'était un maître incontesté de la chanson châabie. J'ai eu l'occasion de faire des tournées avec lui à l'étranger. Je garde de bons souvenirs de toutes les escales que nous avons pu faire ensemble.» Pour sa part, Dib El Ayachi, maître du malouf, a souligné que le défunt était un personnage modeste, bourré de talent.