Il n'y avait pas foule ce jeudi, jour férié de l'Achoura, à la salle Baâziz de Blida où sont présents jusqu'au 11 février une trentaine de microentreprises et une dizaine d'organismes dans le cadre du Salon de la microentreprise sous le haut patronage de la wilaya de Blida. Ansej, Cnac, Andi et Angem présentent des stands dépourvus de chaleur, vides de personnes et les lendemains d'inauguration laissent apparaître cette gêne indisposant les plus entreprenants. MS Electronic - un stand spécialisé dans l'électronique industrielle, la sonorisation, les barrières infrarouges et la vidéosurveillance ainsi que la télésurveillance - semble faire l'exception. « Nous sommes à la pointe d'une technologie dont la formation a nécessité une dizaine d'années. » Il déambule à travers tous les dispositifs mis en place pour les besoins de démonstration sans paraître gêné par les rares curieux formés de présentateurs d'autres stands. Il révélera qu'il est en mesure de fournir dans un avenir très proche la vidéosurveillance par Internet. « Nous nous devons d'évoluer et mettre à bas tous les barreaux qui ternissent nos cités. » Son stand - qui lui a coûté 20 000 DA pour 8 m2 pour les cinq jours - ne figure pas dans le catalogue de présentation. Il ne s'en offusque pas : « L'avenir nous appartient ! » Son optimisme est partagé par Halim, responsable de l'entreprise le Petit Théâtre. 2 millions de dinars est le montant du prêt octroyé par un microcrédit où l'apport personnel s'élève à 100 000 DA. « Ces 5% d'apport personnel étaient tout ce que je possédais et je me retrouve sans le sou. » Il garde l'espoir de pouvoir présenter sa première production, La Poubelle, à la fin du mois avec une thématique liée à l'environnement : « Une pièce pédagogique et didactique inspirée du catalogue édité par le ministère de l'Environnement et adressé aux écoliers. » Un contrat de « passage » dans les écoles est le souhait des 3 personnes formant la troupe et qui sont déjà à bout de souffle financièrement, n'ayant plus de moyens pour la conception et la réalisation de l'affiche. « Nous avons tout investi dans l'écriture de la pièce, l'aménagement des décors par un artiste, le fonds musical par un musicien et des accessoires achetés sur nos propres fonds », dira le jeune responsable. Le passage dans les écoles avec un ticket d'accès à 25 DA leur permet de garder le sourire. Deux stands pour deux revues mensuelles, dont le numéro zéro date au début décembre 2005 pour la première et juillet... 2004 pour la seconde, manquent à cette énergie vitale pour survivre dans le champ médiatique. A l'extérieur du bâtiment réalisé pour les besoins du sport en salle et qui s'éloigne peu à peu de son but initial, existe un chantier caché à la vue des passants et se trouvant à l'abandon malgré la cherté des matériaux utilisés pour ce qui semblait être destiné à une future salle de conférences. En ces lieu et place existait un terrain toutes disciplines qu'animaient quotidiennement des dizaines d'équipes de quartiers. « Ce chantier qui a été lancé par la wilaya est à l'arrêt depuis la démission de l'ex-wali Bouricha », révélera un jeune familier de ce quartier. « Nous n'avons plus d'espace pour nos rencontres de football et de basket-ball, et le portail de la salle n'a ouvert que cette fois-ci. » Air dépité, il semble que le chef d'un groupe s'est converti dans le gardiennage de quelques voitures dont les propriétaires sont venus au salon.