«Nous venons d'instituer le premier congrès consacré à l'Emir Abdelkader », a déclaré, mercerdi 29 février au matin, Slimane Hachi, directeur du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNPRAH), au Palais de la culture Imama de Tlemcen, lors de la cérémonie de clôture du colloque international « Abdelkader, homme de tous les temps ». Tlemcen De notre envoyé spécial Une manifestation organisée à la faveur de « Tlemcen, capitale de la culture islamique » en collaboration avec la fondation Emir Abdelkader et l'université Aboubakr Belkaïd de Tlemcen. « C'était un congrès scientifique pas un colloque avec la présentation d'une centaine de conférences. Des conférences données par des chercheurs, universitaires et experts venus de quatre continents. Ne manquaient au rendez vous des intervenants de l'Océanie », a-t-il ajouté. Du 25 au 29 février 2012, la participants au colloque ont abordé des thématiques sur l'Emir Abdelkader, l'homme d'Etat, le chef militaire, le poète, le philosophe soufi, l'homme de dialogue…Samir Souleimane de l'université du Liban a, pour sa part, estimé que ce colloque, ouvert également à des intervenants militaires, est une étape avancée permettant de discuter et de débattre de l'accumulation des connaissances sur le fondateur de l'Etat algérien moderne. «Il faut approfondir le débat et s'intéresser davantage à cette accumulation dans le future pour cerner mieux le sujet, découvrir davantage l'héritage de l'Emir Abdelkader », a-t-il conseillé. Il a relevé que des aspects inconnus de la vie de l'Emir ont été dévoilés à la faveur de ce colloque. « Il faut faire une relecture de l'expérience de l'Emir Abdelakder au Liban et en Syrie à la lumière de ce que nous découvrons dans le Cham et dans les archives ottomanes. Les trente ans qu'a vécu l'Emir à Damas étaient beaucoup plus riches par rapport à ce qui a été dit et écrit », a souligné Samir Souleiman. Il a proposé l'organisation de colloques dans les villes où l'Emir Abdelkader avait vécu. Mohamed Boutaleb, président de la Fondation l'Emir Abdelkader, a, de son côté, déclaré que l'Emir est la seule personnalité à faire l'unanimité autour d'elle sur les terres algériennes. « A son arrivée aux commandes du pays en 1965, Houari Boumediène voulait une légitimation à son pouvoir. Aussi, a-t-il ramené les restes de l'Emir Abdelkader à Alger. Houari Boumediène considérait l'Emir Abdelkader comme un héro national », a-t-il affirmé. Selon Noureddine Ghouali, recteur de l'université de Tlemcen, un grand travail attend les institutions académiques et culturelles pour explorer l'œuvre intellectuelle, philosophique et politique de l'Emir Abdelkader. Par ailleurs, Fatm Zohra Amrouss a présenté l'étendard de l'Emir Abdelkader : deux bandes vertes et une bande blanche avec une khamsa dorée au milieu. Avant la cérémonie de clôture, la parole a été donnée à Mohamed Fadhel Al Jilani du Centre des études scientifiques Abdelkader Al Jilani d'Istanbul et à Mohamed Mamoune Al Kacimi Al Husseini de la zaouia d'El Hamel pour évoquer l'apport de l'Emir Abdelkader au soufisme et à l'islam. Le romancier Waciny Laredj, au nom de l'université parisienne de Sorbonne, a analysé « l'imaginaire littéraire et son exercice sur l'histoire » et l'universitaire Malika Sissani de l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (IREMAM) d'Aix-Marseille est revenue sur la vie de l'Emir Abdelkader à Damas.