Le tribunal correctionnel de Chelghoum Laïd, wilaya de Mila, a rendu son verdict, hier, concernant une affaire ayant alimenté pendant des mois la chronique locale dans la ville d'El Khroub, avec les supputions les plus farfelues, autour de l'adjudication du souk hebdomadaire. La relaxe a été prononcée pour tous les prévenus, dont le maire d'El Khroub et ses deux adjoints, les deux adjudicataires et le receveur des contributions diverses de la commune. Ce verdict innocentant -à juste titre d'ailleurs- était prévisible tant le dossier de fond de l'affaire a été démonté pièce par pièce lors des débats de l'audience qui s'est déroulée mercredi 22 février. En effet, l'avocat avait soutenu, alors, dans sa plaidoirie, argumentée par tout un arsenal juridique, que ses mandants n'ont commis aucun préjudice financier pour la commune qu'ils dirigeaient, «mais que bien au contraire ils ont renfloué les caisses des recettes avec 5 millions de dinars supplémentaires dans l'adjudication, portant ainsi le montant du souk de 450 à 500 millions de dinars ». Et d'ajouter : «Quant à la forme et aux vices de procédure relative à l'attribution du marché à deux associés, 18 souks dans les 48 wilayas de l'Algérie usent de celle-ci, y compris la wilaya de Mila.» Concernant la publicité de la clôture des soumissions à l'adjudication et du délai de l'ouverture des plis pour l'octroi du souk au mieux- disant, l'avocat en incombera la responsabilité à l'Anep qui détient le monopole en faisant paraître, dira-t-il, des placards sur des supports à très faible tirage et moins connus du lectorat issus des adjudicataires, tout en faisant remarquer que l'un de ces titres de la presse nationale a publié l'avis. Après que le dossier eut été vidé de toute accusation de «favoritisme» et d'une autre quelconque culpabilité, l'avocat s'insurge contre la mise en mouvement de l'action publique qui s'est basée, selon lui, sur une lettre anonyme provenant, semble-t-il, de l'administration de la daïra d'El Khroub, à l'intention du procureur qui avait requis, faut-il le rappeler, 2 années d'emprisonnement ferme assorties d'une amende de 200 000DA pour chacun des prévenus. «En vérité, renchérit la défense, il s'agit d'une machination politicienne orchestrée contre des élus probes pour les disqualifier de toute participation aux joutes électorales». L'avocat conclura sa plaidoirie par une sentence étonnante dans un contexte politique caractérisé par la crainte des pouvoirs publics d'une non-participation aux échéances prochaines. Celui-ci ne laissera pas l'assistance indifférente lorsqu'il dira au juge: «Avec ces poursuites arbitraires, vous ne trouverez plus de gens qui postuleront aux élections municipales pour gérer les communes.» Après ce verdict de relaxe qui avait soulagé les prévenus et leurs familles ainsi que leurs proches et amis, les commentaires vont bon train au sein de la vox-populi comme au sein des lobbies qui étaient derrière cette machination honteuse pour des intérêts évidents, que l'actuel exécutif communal avait courageusement contrariés en dépit du populisme ambiant n'épargnant aucun élu agissant pour le compte de la collectivité.