Le feuilleton de la retransmission de la rencontre Gambie-Algérie relance le débat sur l'acquisition des droits de diffusion détenus, pour notre zone, par la société de droit français SportFive. Détentrice des droits acquis auprès de la confédération africaine de football (CAF), la société française fixe le montant des droits de retransmission. Elle est un passage obligé pour toutes les chaînes de télévisions désireuses d'acquérir les droits de diffuser les images d'une rencontre de football internationale se jouant sur le continent. Forte de sa position hégémonique dans ce domaine, SportFive édicte ses règles. Elle a payé le prix fort pour trôner dans les négociations avec ses partenaires. Sa stratégie est d'abord commerciale. Elle achète un produit, le revend pour faire des bénéfices. Depuis une vingtaine d'années, le football est commercialisé comme un produit qui doit obligatoirement générer des bénéfices. Le pay per view (payer pour voir) a fini par s'imposer à tous les amateurs de football via la petite lucarne.Dorénavant, les télévisions ont deux choix. Payer pour voir un match ou refuser. L'époque ou les droits ne coûtaient pas chère est révolu. A priori, la télévision algérienne ne semble pas avoir bien assimilé ce principe. Souvent, elle tergiverse avant de finir par «céder» sous le poids de la pression de l'opinion. Comme ce fut le cas hier. Le cachet demandé par Sportive pour la retransmission du match Gambie-Algérie, 250.000 dollars, avait été jugé excessif par l'unique. Profitant de la situation, des parties, toujours à l'écoute du moindre frémissement du côté du boulevard des martyrs se sont «invitées» dans le débat pour le parasiter un peu plus et culpabiliser une fois de plus ceux qui ont en charge et la responsabilité de la Télévision nationale. Comme par hasard, la chaîne marocaine Arriadhia s'est invitée dans le débat algéro-algérien en annonçant la retransmission du rendez vous de Banjul. Fort logiquement, cela a soulevé un tollé général en Algérie. «Comment le Maroc qui n'est intéressé ni de prés, ni de loin par ce match a-t-il acquis les droits et pas l'Algérie alors qu'il s'agit d'une rencontre officielle des Verts ?» Qui n'a pas entendu cette critique, du reste totalement justifiée dans le fond ? Il y a lieu d'atténuer les critiques adressées à la télévision algérienne en précisant deux choses. Première, et contrairement à ce que beaucoup croient, le Maroc a au moins un petit intérêt dans la retransmission du match en question. Les Scorpions de Gambie et les Lions de L'Atlas (Maroc) se croiseront en juin prochain à l'occasion de la seconde journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2014. Les Marocains ont ainsi la possibilité de jauger leur futur adversaire avant de l'affronter chez lui, qui plus est, en été (8-12 juin). L'entrée dans la danse des marocains n'est certainement pas innocente puisqu'elle a «contraint» l'Unique à s'aligner sur le prix fixé par Sportive pour ne pas subir les foudres des algériens. Moralité de l'affaire. Dans ces histoires d'achats de droits de retransmission tous les coups sont permis. La télévision algérienne doit s'adapter ou s'effacer.