Le programme euro-méditerranéen pour l'environnement avait recommandé, dès l'année 2006, la création d'une nouvelle décharge pour les déchets inertes à Oran, dont l'assiette foncière a été retenue au niveau de la zone de Aïn Beïda. Les déchets inertes n'en finissent pas de constituer le décor quotidien de certains quartiers et cités à Oran. Issus des travaux de modification effectués par les citoyens et autres travaux de bricolage, ces déchets continuent de s'amonceler dans les coins des rues. Les exemples les plus édifiants se trouvent dans les nouvelles cités et les nouveaux groupements urbains, Haï Essabah, Haï Ennour, Haï El Yasmine et encore au centre-ville. Briques, béton, tuiles, céramiques, carrelages, sacs remplis de déchets sont sur la place publique et, forcément, viennent s'y ajouter les ordures ménagères des riverains. A ce train, cela deviendra une véritable décharge publique. Le problème de la gestion des déchets inertes se pose toujours à Oran à l'instar des grandes villes du pays. Jetés par les particuliers comme par les différentes entreprises, ces déchets composés continuent de porter atteinte à l'environnement. Même constat au niveau de certaines forêts à l'instar de celle de Canastel où une superficie importante a été grignotée au fil des ans et des centaines d'arbres ont été abattus laissant place à ces déchets. Lors d'une campagne de nettoiement, lancée l'année dernière par les services de la commune d'Oran, plus de 2.100 tonnes de déchets inertes ont été collectées en trois jours à travers les différents quartiers d'El Bahia. En effet, les déchets inertes sont des déchets qui ne subissent théoriquement aucune modification physique, chimique ou biologique importante, et qui sont réputés relativement neutres à l'égard de l'environnement. La loi prévoit des sanctions Dans la plupart des pays, depuis les années 1990, la loi promeut ou la réutilisation ou le recyclage de ces déchets autant que possible. Mais les conditions techniques et économiques du moment (absence de marché, faible valeur des granulats naturels rendant prohibitive l'utilisation de matériaux recyclés, etc.) font cependant que, parfois, certains déchets ne sont pas rentablement réutilisables ou recyclables; ils sont alors éliminés dans des décharges appropriées. Cependant, la ville d'Oran ne dispose d'aucun site approprié pour ce genre de déchets. Pour faire face à ce problème, le programme euro-méditerranéen pour l'environnement avait recommandé, dès l'année 2006, la création d'une nouvelle décharge pour les déchets inertes à Oran, dont l'assiette foncière a été retenue au niveau de la zone de Aïn Beïda, relevant de la commune d'Es-Sénia. Le coût de l'opération avoisine les 20 millions de dinars. En attendant la création de ce site et bien que la loi prévoit des sanctions, cette pratique se fait au su et au vu de tout le monde. Les articles 55, 56 et 57 de la loi relative à la gestion, au contrôle et à l'élimination des déchets, prévoit, en cas de rejet des déchets inertes sur tout site non désigné à cet effet, et notamment sur la voie publique, des amendes de 10.000 à 50.000DA. En cas de récidive, l'amende est portée au double.