Les pouvoirs publics algériens demeurent toujours réticents quant à l'ouverture du champ audiovisuel. L'Algérie continuera, dans le cadre du processus de négociations pour l'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), à défendre son refus d'ouvrir les services de l'audiovisuel même si les choses peuvent évoluer d'ici à l'année prochaine. » C'est ce qu'a déclaré en substance le ministre du Commerce, Hachemi Djaâboub, hier lors du forum de l'ENTV. Invité à s'exprimer sur le processus de négociations pour l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, le ministre du Commerce a indiqué que le prochain round se tiendra en avril prochain et sera consacré aux réponses que devra apporter la délégation algérienne aux observations émises par certains membres de l'organisation. Il s'agit notamment d'observations en rapport avec le système des licences d'importation, le système fiscal et les droits de propriété intellectuelle. Mais pour conclure son adhésion à l'OMC, l'Algérie se doit de convaincre les pays membres de l'OMC de sa volonté de libérer son marché, notamment celui des services. Selon Hachemi Djaâboub, « la téléphonie, les banques et autres services financiers sont aujourd'hui ouverts à la concurrence, mais le secteur de l'audiovisuel devra rester pour le moment fermé ». Les négociateurs algériens auront à répondre, lors des prochaines discussions, aux questions posées par trois pays, en l'occurrence les Etats-Unis, l'Australie, l'Argentine et celles posées par l'Union européenne. Il faut rappeler à ce propos que les Etats-Unis avaient refusé que l'Algérie entame la rédaction du rapport final devant sanctionner les négociations de son adhésion à l'OMC estimant qu'ils ont encore beaucoup de questions à lui poser. Mais pour le ministre du Commerce, l'Algérie peut déjà compter sur l'appui de nombreux pays africains et arabes qui soutiennent son adhésion à l'OMC. Il n'en demeure pas moins qu'il reste beaucoup d'efforts à faire pour que les négociateurs algériens arrivent à convaincre leurs interlocuteurs du groupe OMC. A ce propos, le chef du gouvernement effectuera prochainement une visite à Bruxelles et tentera, selon le ministre du Commerce, d'arracher le soutien du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Aussi, à la question de savoir si la dernière mesure prise par le gouvernement imposant aux importateurs un capital social de 20 millions de dinars n'était pas une entrave au commerce, le ministre en charge du secteur a estimé que l'OMC « n'a pas qualifié cette mesure en tant que telle », tout en affirmant qu'il s'agit d'une mesure entrant dans le cadre d'une « opération de toilettage des activités de l'import-export ». Les professionnels du secteur ont, selon le ministre, favorablement accueilli cette mesure puisqu'elle a permis de débusquer les trabendistes « qui usaient de registres du commerce appartenant à des personnes décédées ». Le nombre d'importateurs a, en effet, diminué passant de 32 000 à 23 000. Le ministre du Commerce a indiqué, par ailleurs, que les importations algériennes ont atteint, en 2005, 18 milliards de dollars contre 20 milliards de dollars d'exportation. La part des exportations hors hydrocarbures est de 2,4%, soit 907 millions de dollars.