L'adhésion de l'Algérie à l'OMC est un des objectifs prioritaires des actuels pouvoirs publics. Longtemps espérée, mais reportée à chaque round, l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) tarde à prendre forme en dépit de la bonne volonté des pouvoirs publics. L'adhésion de l'Algérie à l'OMC est un des objectifs prioritaires des actuels pouvoirs publics. Même si l'Algérie a répondu à plus de mille deux cents questions, rien n'est encore acquis et loin de nous l'idée d'être pessimiste ni de contrarier les voeux du ministre du Commerce, M.Noureddine Boukrouh, qui espère voir l'Algérie adhérer à l'OMC d'ici la fin de l'année en cours. «Nous espérons entrer à l'OMC dans quelques mois, avant la fin de cette année», a déclaré, vendredi, M.Boukrouh qui s'adressait à la presse en compagnie du président du groupe de travail sur la candidature algérienne, l'ambassadeur d'Uruguay à l'OMC Guillermo Valles. Présidant une délégation d'une quarantaine de personnes représentant le ministère du Commerce et les organisations patronales et syndicales, réconciliation nationale oblige, M.Boukrouh a, en outre, reconnu que: «Nous avons abandonné l'économie planifiée et nous avons ouvert le commerce à la concurrence» dans le but de faciliter l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. En effet, les réformes économiques ont été initiées en 1986 soit une année avant que l'Algérie ne postule au Gatt, l'ancêtre de l'OMC. Et depuis la création de l'OMC, en 1995, les négociations ont, certes, progressé lentement mais une avancée notable a été enregistrée. La première réunion de travail du groupe chargé d'examiner la candidature de l'Algérie a eu lieu en 1998. Depuis, l'Algérie s'est forcée à répondre aux conditions en procédant «à la suppression des prix planchers à l'exportation, l'abolition de l'obligation d'investir dans la production pour les grossistes importateurs de médicaments et la mise en place de pôles judiciaires pour régler les contentieux commerciaux», a rappelé M.Boukrouh. Ce sont ainsi une quinzaine de textes de lois qui ont été amendés sur les marques, la propriété intellectuelle et industrielle, les circuits intégrés, les pratiques commerciales, la loi-cadre sur le commerce extérieur, le code de commerce, la loi sur la monnaie et le crédit et la loi sur la normalisation. Dans un autre chapitre, l'Algérie a réformé le secteur énergétique en adoptant un projet de loi sur les hydrocarbures qui «apporte des changements substantiels» à la législation actuelle, «notamment en ce qui concerne le processus de fixation des prix et l'ouverture à la concurrence» en référence à la double tarification du gaz. Néanmoins, le représentant du gouvernement a averti que l'Algérie maintiendrait une protection dans certains secteurs comme l'audiovisuel, qui ne seront pas soumis à la libre concurrence. Ce 8e round, qualifié d'avant-dernier avant la finalisation les différents points nécessaires à la rédaction du rapport factuel sur les négociations bilatérales, sera consacré à l'examen de l'offre algérienne relative à l'ouverture des secteurs des services et marchandises, les nouvelles offres tarifaires ainsi que la non-discrimination sur les produits d'importation. Au cours de ces discussions, la délégation algérienne aura des rencontres bilatérales avec les représentants de la Suisse, de l'Australie, de l'Uruguay, de la Nouvelle-Zélande, de Cuba, de la Turquie et des USA. Dans le cas où les pourparlers aboutiraient à un accord sur l'ouverture des 11 secteurs et 106 sous-secteurs des services et les offres tarifaires, les deux parties passeraient alors à la rédaction du rapport préliminaire des négociations qui sera soumis au conseil général de l'OMC. Néanmoins, un fait notable risque de perturber les négociations en cours. La démission de Robert Zoellick du poste de représentant américain au Commerce n'est pas faite pour arranger les affaires algériennes d'autant que les Américains voient d'un bon oeil l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce.