Le 10e round des négociations est prévu en mars 2006. L'Algérie doit attendre encore quelques années pour devenir membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Le 9e round des négociations, qui devait être la dernière étape pour finaliser le dossier, a finalement pris fin sans pour autant donner le résultat escompté. Ce qui renvoie, une nouvelle fois, l'accession de notre pays à l'OMC, attendue pour l'année 2006, à un autre calendrier. Invité hier à la Chaîne III, le ministre du Commerce, M.El-Hachemi Djaâboub, qui a conduit le 21octobre dernier, la délégation chargée du dossier de l'accession, s'est longuement expliqué sur ce processus. Malgré l'échec de la délégation dans l'aboutissement des négociations, le ministre prend les choses du bon côté. Alors que le processus est encore loin de toucher à sa fin, le ministre garde toujours son sang-froid en affirmant : «Nous avons fait un effort considérable». Cette déclaration démontre que ce dernier ne semble guère être gêné par le prolongement du processus des négociations qui entamera son 10w round en mars prochain. Pourtant, avant son départ à Genève, le ministre avait bien indiqué que la finalisation du processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC devrait s'achever à la fin de cette année en soulignant que l'accession de notre pays pourrait intervenir en 2006. «L'Algérie a répondu à toutes les questions lors des négociations multilatérales et a beaucoup progressé au niveau des négociations bilatérales», avait- il assuré. Afin de camoufler cet échec, le ministre a estimé que la délégation ne s'est pas déplacée pour rien. «Je tiens à préciser que parmi les 248 paragraphes relevés, seulement 4 ou 5 points demeurent en question», a-t-il souligné. Celle-ci a pu au moins convaincre quelques pays sur les différentes réformes engagées par l'Algérie ces derniers temps. «Les interventions des différents pays, en particulier celle de la Chine, étaient très favorables pour l'Algérie», a-t-il précisé en avançant toutefois la signature de quatre accords bilatéraux. Mais il semblerait qu'un grand travail reste à faire par la délégation pour avoir l'accord des pays de l'UE et des Etats-Unis. Ces derniers ne sont pas satisfaits apparemment des progrès réalisés par l'Algérie sur le plan économique et restent toujours réticents. Faute de quoi, un nouveau questionnaire sera remis au gouvernement algérien le 15 novembre prochain. Il s'agira, selon le ministre, de deux questions, à savoir l'ouverture du champ audiovisuel et de la navigation aérienne, c'est-à-dire l'ouverture du ciel algérien aux opérateurs étrangers. Or, le président de la République avait personnellement déclaré qu'il est hors de question d'ouvrir le champ audiovisuel. C'est ce qu'a confirmé également le ministre du Commerce qui s'expliquait sur ce point. «Si on peut accepter les conditions, on peut adhérer dès demain à l'OMC», a-t-il avoué. Le neuvième round, affirme le ministre, était l'occasion pour reprendre la décision du sommet d'Oman, selon laquelle les pays qui accèdent à l'OMC ne doivent pas être forcés d'accepter toutes les conditions. Mais une chose est sûre, si le gouvernement ne donne pas une réponse claire cette fois pour déterminer sa volonté sur cette affaire, le dossier de l'accession risque de traîner encore une décennie avant d'être finalisé. Cela mène à déduire également que la décision est entre les mains du gouvernement. L'Algérie, faut-il le rappeler, a tenu 8 rounds de négociations bilatérales, 4 rounds multilatéraux et 3 réunions plurilatérales sur l'agriculture.