Le lancement du deuxième opérateur de la téléphonie fixe n'est plus qu'une question de semaines. C'est ce que nous a annoncé, hier, le responsable de la communication de cette entreprise, Akram Kharief. Le nouveau concurrent d'Algérie Télécom a opté pour l'appellation commerciale Lacom (abréviation du mot la communication, mais qui, en arabe, signifie pour vous). Lacom est détenue à parts égales de 50% par le groupe égyptien Orascom Télécom Holding et Egypte Télécom. Ce consortium avait obtenu la deuxième licence de téléphonie fixe en mars 2005 pour un montant de 65 millions de dollars. La durée d'exploitation de la licence est de 15 ans, renouvelable tous les cinq ans. Au chapitre des prestations de services, Lacom compte offrir à ses abonnés des lignes téléphoniques, mais aussi des services internet. Dans un premier temps, elle ne couvrira que la capitale Alger. Son réseau s'étendra, par la suite, à d'autres wilayas, d'ici à la fin de l'année. « Le cahier des charges exige de couvrir au moins cinq wilayas par an, mais, nous, nous allons faire plus », a assuré ce même responsable. Visant à ravir la vedette à Algérie Télécom, qui jusque-là occupait seul le terrain, Lacom promet de s'appuyer sur une « stratégie commerciale qui apportera un choix aux personnes », a indiqué notre interlocuteur. Pour ce qui est des tarifs, il a souligné qu'ils seront « diversifiés pour rendre accessible le téléphone fixe à tout le monde ». Mais notre interlocuteur ne précise pas comment le nouvel opérateur compte livrer bataille sur les tarifs. Lacom se contente, pour l'instant, de promettre « une facturation claire et sécurisée ». Elle disposera de son propre réseau de points de vente, a précisé encore Akram Kharief. En matière de ressources humaines, cette entreprise a recruté d'ores et déjà 400 personnes. Elle va investir plus de 200 millions de dollars durant l'année en cours. Il est attendu de l'arrivée de Lacom une compétitivité dans le marché de la téléphonie fixe, à l'image de ce qui est arrivé dans celui de la téléphonie mobile. Il s'agit de savoir si la concurrence entre les deux opérateurs se répercutera de manière positive sur la qualité des services. Selon le réseau euro-méditerranéen des agences de promotion des investissements, Anima, il y aurait plus de 700.000 demandes de lignes en instance. Seuls 5% de la population disposent d'un téléphone fixe en Algérie. La même source précise que c'est le taux le plus bas en Afrique avec un parc de téléphones fixes de l'ordre de 2 millions de lignes, dont 70% pour les administrations, les commerces, les services et les entreprises. Le taux de connexion des ménages est estimé à 30%. L'opérateur historique Algérie Télécom, qui dispose actuellement de 150.000 lignes, doit augmenter ses capacités de 500.000 lignes, avec l'assistance de l'équipementier Ericsson, souligne-t-on encore.