Les anciens rappelés du service national et les travailleurs du pré-emploi de la wilaya de Boumerdès menacent de ne pas voter le 10 mai prochain. C'est ce qu'ont affirmé les délégués de ces franges de la société lors des actions de protestation observées hier devant le siège de la wilaya. «Nous n'allons pas voter, car on ne nous a donné aucune garantie quant à la satisfaction de nos revendications», a déclaré M. Ben Yahia, le représentant local des anciens rappelés. Celui-ci indique au passage que la décision sera respectée par l'ensemble des rappelés du pays. «On a recensé 23 000 rappelés à l'échelle nationale et la plupart nous ont informés que même les membres de leur famille ne se rendront pas aux urnes», a-t-il encore asséné sous les applaudissements de ses camarades qui se sont rassemblés devant le siège de la wilaya. Venus de différentes localités de la région, les protestataires ont brandi plusieurs banderoles exigeant «une reconnaissance de la part de l'Etat qu'ils avaient défendu au péril de leur vie durant la décennie noire». «Nous sommes marginalisés. Des dizaines d'entre nous sont traumatisés et livrés à leur triste sort. Nous nous sommes engagés pour défendre notre patrie, mais aujourd'hui, ce sont nos ennemis d'hier qui en sont rémunérés», déplorent certains qui disent avoir décidé de boycotter les prochaines législatives. Cet avis est partagé par des dizaines de travailleurs du pré-emploi qui ont exprimé leur colère devant la même institution pour réclamer leur intégration dans leur poste. «Nous aussi, nous n'allons pas voter», annoncent-ils. Les manifestants ont scandé des slogans hostiles à l'administration et demandent le départ du directeur de l'emploi accusé d'avoir exercé des pressions sur certains de leurs camarades pour qu'ils cessent leurs activités syndicales. Ils réclament dans ce sens la réintégration de leur représentant et le versement de la totalité de leurs salaires. Comme ils revendiquent une commission d'enquête pour faire la lumière sur les ponctions sur salaire. Les contestataires se sont dispersés dans le calme en début d'après-midi. Par ailleurs, des dizaines de citoyens du village Sébaou (Baghlia) ont fermé, durant la même journée, les sièges de la daïra et de l'APC en signe de protestation contre la mal-vie et les problèmes qui minent leur quotidien. Les manifestants se plaignent de l'absence de gaz de ville et de la dégradation des routes de leur village. Ils déplorent les retards pris dans l'aménagement de la salle de soins et l'affectation d'un infirmier. Comme ils dénoncent les lourdeurs administratives et les contraintes qui les empêchent de bénéficier du programme d'aide à l'habitat rural.