Organismes culturels, entreprises et société civile ont marqué chacune de son propre cachet le 8 mars. Le 8 mars a été diversement célébré par les femmes à Béjaïa. Les institutions culturelles et la société civile sont allées chacune de son sceau pour marquer la journée. La Maison de la Culture de Béjaïa et la commune de Tinebdar ont concocté un programme qui s'est étalé sur carrément toute la première décade de mars. La première institution a vécu une ambiance très colorée. La grande salle de l'établissement, la salle de projection, le hall et l'esplanade ont, dix jours durant, été proclamés territoire conquis par les femmes. Du théâtre avec le one man show de Cherdouh Belaid. Du cinéma avec la projection de Rachida de Yasmina Bachir Chouikh, Conductrice d'engins de Djahida Amzal et Dihya de Omar Belkacemi, en présence des réalisateurs. A Tinebdar, le quatrième salon dédié à la femme s'est ouvert le 1er mars par le traditionnel couscous ouderyis. Une conférence sur l'usage du thapsia a été animée par Karim Cheikh. Dr. Madjid Sedini est revenu sur le dépistage du cancer de l'utérus tandis que des psychologues se sont penchés sur la relation mère-enfant et les violences conjugales. La vulgarisation des dispositifs de création de micro entreprise a eu lieu avec les différents organismes d'Etat concernés. Le salon a aussi été inévitablement agrémenté par son aspect festif. La chorale Taos Amrouche d'Ighil Ali, la poétesse Fazia Lazizi, les chanteurs Massi Benadji, pour ne citer qu'eux, se sont succédé sur le plateau pour offrir des moments de grande liesse. Défilé de mode et exposition de produits du terroir ont encore été au rendez-vous. Comme les précédents salons, le moment le plus émouvant est cette visite rendue aux femmes handicapées, clouées dans leur logis. Le comité des fêtes de la ville de Béjaïa a de son côté servi aux femmes, au niveau du théâtre Abdelmalek Bouguermouh, un cocktail de musique et d'expositions. Dans le hall, des planches ont exposé les dispositifs publics de promotion de l'emploi. Tandis que dans une salle comble, où des femmes bien que munies d'une lettre d'invitation n'ont pu trouver place, se sont produits la diva Driffa, l'orchestre féminin du conservatoire Ahbab Cheikh Sadeq et le chanteur Benzina. La société civile a donné un cachet plus engagé à la journée. La commission des œuvres sociales de l'université Abderahmane Mira a organisé, jeudi, deux conférences. Le professeur Ghania Graba a développé un plaidoyer pour une loi cadre sanctionnant les violences faites aux femmes tandis que Soumia Salhi, militante féministe, s'est intéressée à la problématique du féminisme et sexisme. La Laddh, aile Hocine Zehouane, a organisé samedi une rencontre débat avec Lila Boussaid, enseignante de droit à l'université d'Alger, sur la question de la femme algérienne entre le droit interne et le droit international. En substance, l'oratrice a présenté sommairement la convention internationale contre la discrimination envers les femmes, ratifiée avec des «réserves» par l'Algérie en 1995. Elle a dénoncé «les incohérences» du droit interne par rapport au droit international. Une harmonisation «freinée par le code de la famille». Le quota de femmes aux assemblées élues n'a pas échappé au débat. Prenant acte de «cette bonne chose», elle relève que «des mesures incitatives n'ont pas accompagné» cette réforme.