Selon un document consulté par Mediapart, le marchand d'armes Ziad Takieddine, organisateur en 2005 et 2006 des visites de Nicolas Sarkozy et de ses proches en Libye, aurait mis en place les «modalités de financement» de sa campagne présidentielle de 2007 par le régime d'El Gueddafi, en lien avec Brice Hortefeux, alors ministre des Collectivités locales, et Saïf El Islam. Un montant de 50 millions d'euros, une banque suisse et un compte à Panama sont évoqués dans ce document. Mouammar El Gueddafi a-t-il financé Nicolas Sarkozy ? La question, soulevée peu avant la guerre en Libye, vient d'apparaître en toutes lettres dans l'affaire Takieddine. Selon un document consulté par Mediapart, le marchand d'armes Ziad Takieddine, organisateur en 2005 et 2006 des visites du ministre de l'Intérieur et de ses proches en Libye, puis en 2007 du président élu, aurait mis en place les «modalités de financement» de sa campagne présidentielle par le régime d'El Gueddafi, en lien avec Brice Hortefeux, alors ministre des Collectivités locales. Le 18 octobre 2011, les policiers ont versé au dossier d'instruction une note de synthèse sur laquelle figure une référence «GEN/NS V. MEMO DG», qui contient sans les expliciter les initiales du président de la République. Cette note a été rédigée et remise aux enquêteurs par un témoin du dossier, Jean-Charles Brisard, ancien membre de l'équipe de campagne d'Edouard Balladur, en 1995, aujourd'hui dirigeant d'une société de renseignements privée. Le document contient aussi les références du compte suisse de la sœur de Jean-François Copé, le patron de l'UMP, dont M. Brisard est un proche. Mediapart s'est procuré l'intégralité de la note «GEN/ NS V. MEMO DG», qui n'a pas été communiquée aux enquêteurs par M. Brisard. Son contenu est explosif. Il s'agit des confessions de Didier Grosskopf, «DG», l'ancien médecin personnel de Ziad Takieddine, qui l'a accompagné à plusieurs reprises en Libye, pour y soigner des membres de la famille El Gueddafi. Ces confessions ont été recueillies le 20 décembre 2006, à Lausanne, en Suisse, par M. Brisard.