On est encore loin de la clôture du dépôt de candidatures, qui, comme on le sait, aura lieu le 26 de ce mois, mais, déjà, dans la plupart des wilayas de l'Est, la tendance est pour un grand nombre de listes indépendantes. A Constantine, l'on compte à ce jour 16 listes indépendantes ou retraits de formulaires, et selon certains observateurs, le chiffre est appelé à croître. Lors des dernières législatives, une seule liste d'indépendants a été retenue. Seghaouil Abdelwahab, cadre à la direction des ressources en eau, tête d'une liste indépendante dénommée Nour, nous dira : «C'est pas facile de réunir 4800 signatures, mais nous espérons le faire, car nous croyons au renouveau. Actuellement, nous faisons du porte-à-porte pour inciter les gens à aller voter, beaucoup sont en colère, leurs préoccupations ne sont jamais portées au pouvoir. Pas facile de les convaincre avec ce cumul d'années de déboires. Au fond, nous faisons le travail des partis.» Chahinez Moussaoui, médecin, candidate portée sur la même liste, déclare : «J'ai choisi cette voie d'une manière spontanée. Je l'ai fait par esprit patriotique. Je ne veux pas laisser la chaise vide à des gens incompétents ou médiocres, l'Algérie a besoin de personnes honnêtes et travailleuses.» A Annaba, douze listes indépendantes sont, à ce jour, connues. Les candidats se sont manifestés auprès de la direction de la réglementation et des affaires générales (DRAG) pour procéder au retrait des formulaires. Il y avait 5 listes en 2007, dont celle de Aïssa Menadi, l'unique qui a eu un siège. Ce sont en majorité des mécontents et dissidents des autres partis. C'est le cas du Pr Ayadi Azzedine, issu du mouvement de redressement du FLN qui a voulu faire cavalier seul en raison de ses chances avérées sur la scène politique locale. Le FLN perd des cadres Aussi, la question non tranchée «officiellement» par Abdelaziz Belkhadem et Salah Goudjil sur la nature des listes a influencé les choix. Une autre liste indépendante, un autre mécontent. Il s'agit de la liste El Fadila, chapeautée par Abdelwahab Hamarnia, un dissident du FLN et vice-président de l'APC de Annaba. Il en est ainsi également de Abdelatif Bédiar, président de la commission de l'urbanisme à l'APW de Annaba sous la casquette du RND. Il a décidé de quitter son parti en guise de protestation. La même décision pour le même motif a été prise par Mohamed-Nacer Benali qui s'est retiré du FFS pour conduire une liste indépendante «Pour la continuité», représentant les adhérents de l'organisation des fils de moudjahidine. Cet engouement des indépendants est motivé par le fait que la wilaya de Annaba dispose d'une seconde circonscription électorale, augmentant significativement le réservoir électoral. Aussi, la contestation au sein des partis a nourri considérablement les listes indépendantes. A Mila, jusqu'à l'après-midi d'hier, 35 partis agréés ont officiellement retiré leurs dossiers de candidature de la DRAG, apprend-on du premier responsable de cette institution. Il a été aussi enregistré des dossiers de candidature par 6 listes indépendantes. Selon Tahar Benhomar, ancien militant politique, «les indépendants risquent de ne pas peser lourd face aux partis structurés vu l'obligation périlleuse de la quête des signatures». Sollicité sur le choix de certains candidats à opter pour des listes indépendantes, notre interlocuteur a martelé que «ces derniers (les indépendants), voire le peuple algérien, ne font plus confiance aux partis dont certains privilégient le pouvoir de l'argent et les financements occultes aux dépens du militantisme et de la compétence». Il y a lieu de noter que le quota à la députation pour la wilaya de Mila est de 10 sièges.