Le problème du salaire des praticiens du Centre hospitalo-universitaire Saâdna Abdenour de Sétif, soulevé dans nos colonnes (voir El Watan Week-end, édition n° 150 du 17 février 2012) n'est toujours pas réglé. Ainsi, le corps médical de l'hôpital de la capitale des Hauts-Plateaux n'est pas payé depuis trois mois. Ne voyant rien venir, la section locale du Syndicat des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu) organise, le mercredi 14 mars 2012, une assemblée générale (AG) pour débattre du point précité et de la situation prévalant au sein d'un hôpital agonisant. En dépit de la fin de non-recevoir de la direction du CHU qui n'a pas voulu leur octroyer l'auditorium où ils avaient l'habitude de se concerter, des centaines de praticiens (tous grades confondus) ont tenu leur AG entre les escaliers et les toilettes de la DAPM (direction des activités paramédicales et médicales). La rencontre a été marquée par de nombreuses interventions qui ont mis l'accent sur les conditions de travail désastreuses au niveau des services des urgences médicales et chirurgicales. L'insécurité en ces lieux la nuit n'a pas été occultée par les intervenants qui remettent sur le tapis la rupture des médicaments et produits pharmaceutiques d'urgence. L'établissement des listes de gardes ne répondant, selon les orateurs, à aucune règle d'impartialité, a été aussi signalé. Ayant adopté une plateforme de revendications de six points, les présents ont voté à une écrasante majorité le dépôt d'un préavis de grève qui interviendra dans les prochains jours. «Cette grève sera graduelle. Le service minimum ainsi que les urgences ne seront pas concernées par l'arrêt de travail, et ce, en conformité avec la législation. Le Snechu incombe la responsabilité de cette situation à l'administration du CHU», dira en préambule le professeur Soualili, représentant des docents et professeurs. «Au lieu de régler les problèmes socioprofessionnels des praticiens, l'administration fait dans l'intimidation. La veille de l'AG, l'administration a affiché de nuit une note pléthorique en écrits menaçants, incompatibles avec la législation. N'étant ni plus ni moins qu'un tract mettant en danger tout le corps des hospitalo-universitaires, ce document est pour des desseins inavoués, destiné à la population. Nous dénonçons cette campagne d'affichage indigne d'une direction d'un CHU», précise le professeur mettant le doigt sur le problème des salaires non perçus et les rappels de la prime de rendement non versés depuis janvier 2008. «L'amélioration des conditions de travail, avec la nécessité de réserver une chambre de garde pour les médecins, assurer une réelle sécurité de toutes les équipes de garde médico-chirurgicale, approvisionner ces services en médicaments et produits pharmaceutiques d'urgence, l'association de représentants des hospitalo-universitaires (élus en AG) lors de l'établissement des listes de gardes, sont non seulement préconisés mais exigés par nos collègues à bout», précise le professeur Soualili. «Pour freiner l'hémorragie vers d'autres CHU du pays ou vers le secteur privé où les conditions sociales sont meilleures, on doit loger tous les médecins HU qui ne demandent pourtant pas la lune. Le Snechu exige en outre la non-immixtion de la direction de l'hôpital dans les activités du syndicat et demande que cesse toute entrave à l'exercice de l'activité syndicale. En dépit de la campagne dirigée contre notre syndicat, représentant qu'on le veuille ou non plus de 80% du corps médical de l'établissement, nous continuerons à dénoncer les abus et les problèmes», dira le Dr Hamadouche, délégué des maîtres assistants du CHU de Sétif qui n'intéresse apparemment pas les élus d'hier et de demain devant inclure ce sujet dans leur campagne ainsi que les responsables ne faisant rien pour assister un hôpital en danger…