L'affaire de la publication des caricatures du Prophète n'a pas fini d'inquiéter les plus hautes autorités européennes. Suite aux réactions en ordre dispersé, parfois confuses ou contradictoires, de responsables politiques, l'Union européenne (UE) a décidé de se saisir officiellement du problème pour adopter une attitude commune de ses membres. C'est pourquoi le Parlement européen (PE) va-t-il écouter et débattre de deux déclarations du conseil et de la commission, durant sa plénière, ouverte hier à Strasbourg et qui se poursuivra jusqu'à jeudi prochain. Sous le thème de « Liberté d'expression et foi religieuse », les chefs des groupes parlementaires sont invités à se prononcer sur ces déclarations au nom des 25 membres de l'union. Plusieurs pays de l'UE ont des rendez-vous électoraux dans les prochaines semaines ou mois (Italie, Danemark, Belgique...) et les partis d'extrême droite, en particulier, trouvent dans cette crise un moyen idéal pour attiser les haines, stigmatiser les étrangers et... récupérer les « peurs » par la voie des urnes. Pour toutes ces raisons, le débat qui se tient à partir d'aujourd'hui dans l'hémicycle du PE et les déclarations qui suivront seront capitales, non seulement pour l'Europe, mais aussi pour le monde musulman.