Un éboulement exceptionnel qui a eu lieu à une centaine de mètres plus en amont du barrage fixe de la Gendarmerie nationale (brigade d'Ouzera) a failli provoquer une hécatombe parmi une dizaine d'ouvriers relevant de la même APC et qui s'attelaient à nettoyer les abords de la RN1. La RN 1, dans la commune d'El Hamdania, localité limitrophe entre Blida et Médéa, a été, récemment, partiellement fermée à la circulation routière dans le sens Médéa-Blida. Trois heures de dures interventions des travaux publics et des éléments de la Protection civile ont été nécessaires pour évacuer les gros blocs de pierres et la boue suite à un éboulement impressionnant qui s'est produit dans une zone à géologie fragile et friable à très grande déclivité rendue encore plus vulnérable par une importante saturation des pentes due aux dernières averses de pluie qui se sont abattues sur la région. Heureusement qu'il y a eu plus de peur que de dégâts. A une vingtaine de kilomètres plus au sud, dans les voisinages de la commune d'Ouzera, les éboulements des terrains aux abords de la RN1 font aussi rage. Un éboulement exceptionnel qui a eu lieu à une centaine de mètres plus en amont du barrage fixe de la Gendarmerie nationale (brigade d'Ouzera) a failli provoquer une hécatombe parmi une dizaine d'ouvriers relevant de la même APC et qui s'attelaient à nettoyer les abords de la RN1. L'éboulement a eu lieu dans un virage très dangereux. La falaise, qui s'était détachée presque dans sa totalité du relief formant l'imposant plateau qui surplombe sur trois kilomètres de longueur Ouzera et le village de Ben Haddou, s'est elle aussi effondrée. Tout au long des EAC et des EAI qui ponctuent les abords de la RN1 au voisinage des localités d'Ouzera, d'El Hamdania, de Ben Chicao…, le phénomène de glissement de terrain a pris des proportions alarmantes, menaçant, par ailleurs, de stérilisation irréversible des milliers d'hectares de terres agricoles. «Ces couches arables, très fertiles par ailleurs, ont pris des millions d'années pour se former. Leurs perte engendrerait une altération avancée des caractéristiques édaphiques de ces sols et une stérilisation inéluctable aux conséquences incommensurables sur l'économie rurale de la région», explique un agronome bien au fait de la dynamique accélérée de l'érosion des sols qui affecte ce site. Des gabionnages récemment installés dans la région plient devant la poussée des milliers de tonnes de terre. Au niveau du lieudit Cheik Benaïssa (2 km d'Ouzera), plusieurs poteaux faisant partie du réseau électrique ont été déracinés du sol suite aux mouvements incessants des terrains qui jouxtent la RN1. Des rigoles nouvellement réalisées sont comblées de boue. Les gorges de la Chiffa en danger Un expert dans les questions liées à l'eau et à l'environnement parle, quant à lui, du phénomène de solifluxion (coulée de boue) qui survient lors de la saturation excessive des sols par les eaux de pluie et la fonte des neige. «Ce qui se passe au niveau des gorges de la Chiffa peut être comparable à ce qui se passe au niveau des mont de Azazga, où toute la ville éponyme est menacée par les effondrements exceptionnelle depuis quelques années», explique B. Remini, enseignant chercheur à l'université de Blida. «La circulation routière au niveau des gorges de la Chiffa s'asphyxie de jour en jour en raison, d'une part, de l'exiguïté du tronçon en question et, d'autre part, en raison de la présence quasi continue des engins lourds. Si un éboulement de terrain coïncide avec un pic de flux routier, ça sera sans doute l'hécatombe», prévient un usager de la RN1. Annoncé des années de suite depuis 2008 par les différents responsables et même par le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, le projet de doublement de la RN1 au niveau des gorges de La Chiffa peine toujours à voir le jour. En attendant, le cauchemar des éboulements continue, alors que les travaux des corrections torrentielles entamés sur les abords de la RN1 ne semblent pas avoir apporté l'effet escompté pour pallier toutes les menaces.