Le premier responsable du FNA pointe du doigt l'Etat, qui a décidé de ne plus subventionner les partis lors des campagnes électorales. Le Front national algérien (FNA) innove. «Les candidats qui veulent figurer sur une liste doivent émettre sur le compte bancaire du parti des sommes oscillant entre 100 et 500 millions de centimes, afin de financer la campagne électorale», a affirmé Moussa Touati lors d'une conférence de presse, hier à Alger. Ainsi, ce qui s'apparente à «une vente aux enchères» des listes électorales se confirme. M. Touati dit «agir en toute transparence». «Nous n'encourageons pas la chkara (argent des bonnets). Récemment, une personne m'a proposé deux milliards de centimes. Je pouvais accepter, l'imposer sur une liste et partir avec l'argent. Mais j'ai refusé», rapporte le président du FNA. L'orateur se réjouit du nombre de militants actifs dans son parti : «Nous enregistrons 340 000 adhérents.» Et d'ajouter : «Les cotisations sont de l'ordre de 100 DA.» Ce qui, d'après un simple calcul, permet de conclure que le FNA devrait ainsi disposer de 34 millions de dinars par an. Dans le même sillage, M. Touati pointe du doigt l'Etat, qui a décidé de ne plus subventionner les partis lors des campagnes électorales. «Ce sont les autorités qui nous obligent à fixer des sommes à nos candidats», argumente le prétendant à la présidentielle de 2009. Quant aux militants qui ne disposent pas de ressources, il leur adresse un message tranchant : «Ils peuvent demander des prêts !» Par ailleurs, affirme M. Touati : «Le FNA a confectionné 48 listes sur le territoire national et 4 à l'étranger (dont une aux Etats-Unis et une en Russie)». Revenant sur l'inscription sur le fichier électoral de 33 000 militaires à Tindouf, le président du FNA croit «avec certitude» que «le pouvoir prépare le gonflement des chiffres».