Du côté de la capitale des Hauts-Plateaux, le fait politique n'intéresse pas le citoyen lambda qui vaque à ses occupations quotidiennes. «La politique n'est pas le menu préféré de paumés comme nous, ne pouvant même pas se permettre un kilo de pommes de terre de 100 DA. Devenues une affaire de gros sous, les élections qui ne changeront en rien le vécu de la classe moyenne laminée par l'inflation, sont l'apanage des roublards faisant de la politique un fonds de commerce et une rente. Ces gens qui s'activent ne le font pas pour les beaux yeux du petit peuple qui connaît bien les refrains de la chanson, mais pour se payer une douillette retraite », diront des citoyens accostés la sortie du marché des 1014 Logements de Sétif, où les législatives sont cantonnées à l'intérieur des sièges des partis et locaux (gardés pour l'heure au secret) des listes indépendantes. L'indifférence affichée vis-à-vis des prochaines élections est l'expression d'un profond marasme et de la perte de confiance des citoyens en des élus tournant vite le dos à des électeurs désabusés. Hormis un ou deux partis qui ont réglé l'épineuse question des têtes de liste, les autres formations, notamment le FLN et le RND, attendent l'arbitrage de la centrale qui va sans nul doute imposer ses choix. De nombreux noms circulent au niveau des partis précités devant désormais composer avec le FFS, disposant d'une très grande popularité à Sétif ville et au niveau des 17 communes du nord-ouest de la wilaya ayant pour l'heure délivré 18 formulaires aux listes indépendantes et 27 autres à des formations politiques. Il convient de souligner que deux ex-députés viennent de changer de casquette. De nombreux militants du FLN et RND ont opté pour les nouveaux partis alors que d'autres ont établi des listes indépendantes. Notons, à toutes fins utiles, que la wilaya de Sétif qui sera désormais représentée par 19 au lieu de 16 députés, va élire 7 femmes. Formée ou non (politiquement s'entend), la gente féminine bénéficiant de la mesure des quotas, devra s'accaparer 7 sièges sur les 19 mis en jeu. L'on apprend par ailleurs, que les 19 premières places des listes des différentes listes en compétition doivent obligatoirement comporter 7 femmes candidates au minimum. L'on apprend qu'après la dernière révision du corps éléctoral, la deuxième wilaya du pays en nombre d'habitants, présentera pour le scrutin de mai prochain un bataillon de 880 280 électeurs, dont 392981 femmes. Pour encadrer les 2018 bureaux des 589 centres de vote prévus, un bataillon de 27 000 agents sera à l'occasion réquisitionné.