Le secrétaire général de la wilaya a mis en cause le fonctionnement des différents services de l'administration locale. Le développement local à Bouira connaît une cadence de plus en plus lente ces dernières années. La majorité des projets d'investissement public accusent d'énormes retards quant à leur achèvement. Plusieurs secteurs en souffrent : les travaux publics, l'hydraulique, la santé, le logement, l'éducation, le tourisme, l'environnement, l'agriculture, etc. Bref, une stagnation généralisée. Ce constat peu reluisant a été tiré du bilan des activités de la wilaya de Bouira pour l'exercice de l'année 2011, présenté récemment lors de la première session ordinaire de l'assemblée populaire de wilaya (APW). Les chiffres exposés par le secrétaire général de la wilaya n'ont pas pu convaincre un bon nombre d'élus. À commencer par les projets sectoriels de développement (PSD), les choses ne semblent pas avancer correctement. Plus de la moitié des projets sont en cours de réalisation ou attendent d'être lancés. Quant aux délais de réalisation, le citoyen est sommé d'attendre le plus longtemps possible. Sur les 710 PSD inscrits ces dernières années, seuls 237 ont été achevés, d'après le bilan de la wilaya. Quant au reste, il faut noter que 390 projets sont encore en cours de réalisation et 83 en voie de lancement. Pour les derniers qui ne sont pas entamés, le bilan indique qu'il s'agit des actions inscrites dans le cadre du programme de la relance économique 2010-2014. En d'autres termes, au milieu du quinquennat, des dizaines de projets traînent encore. Idem pour les projets communaux de développement (PCD). A la fin de l'année dernière, sur un total de 433 PCD inscrits à travers les 45 communes de la wilaya, 162 seulement ont été achevés, 230 en cours de réalisation et 41 non encore lancés. En matière de financement, une importante enveloppe estimée à plus de 100 milliards de dinars a été dégagée afin de mettre en œuvre la politique de développement tracée par les autorités locales. Cependant, le taux de consommation des crédits reste faible. Il faut souligner que 40,70 % seulement du budget a été dépensé, 38.55% pour les PSD et 66.05 pour les PCD. Mais afin de justifier leur manque de performance, les pouvoirs publics n'ont pas tardé à pointer du doigt les entreprises, les bureaux d'études et d'autres organismes de l'Etat comme le CTC, d'être à l'origine de cet insuccès que certains élus jugent flagrant. «Tout ce qui a provoqué les retards dans la réalisation des projets et des anomalies dans les études n'aurait pas lieu d'être si les bureaux d'études n'ignoraient pas les notions de base concernant la gestion des projets. Ils ne sont pas des BET pluridisciplinaires», a lancé le SG de la wilaya. «Même constat pour les laboratoires et les services de CTC. Nous avons connu beaucoup de problèmes dans cette wilaya par rapport à la défaillance des BET, laboratoires et le CTC», a-t-il ajouté. D'après ce dernier, le CTC qui doit veiller à ce que les bâtisses soient construites sur de bonnes bases n'intervient que lorsque le projet est presque fini. En ce qui concerne les laboratoires, le représentant de l'Etat dit que c'est de l'«à peu près». «Il y a aussi la faiblesse de l'outil de réalisation et son incompétence, c'est ce qui est à l'origine de la mauvaise qualité des projets et les retards dans la réalisation», dit-il. Le secrétaire général n'a pas oublié également d'épingler les différends services de l'administration qui, selon lui, fonctionnent dans l'incohérence la plus totale.