Les «clandos» sont omniprésents à travers les communes et localités de la wilaya d'Alger. Un phénomène qui trouve son explication dans la défaillance du transport des voyageurs sur plusieurs lignes. Malgré le prix relativement «élevé» appliqué, les citoyens n'hésitent pas à y recourir pour éviter les longues attentes dues au manque ou à la dérégulation des moyens de transport. En fait, malgré la réception du métro et du tramway et le nombre visiblement important de bus et de taxis en activité, la couverture en moyens de transport reste insuffisante. Ainsi, force est de remarquer que «les clandestins» sont devenus nécessaires, voire inévitables. A tel point que les usagers connaissent leurs lieux de stationnement, leurs tarifs, certains se sont même procuré leurs numéros de téléphone et préfèrent les contacter en cas de besoin. «Les taxis sont peu disponibles et n'assurent que des destinations bien précises, contrairement aux clandestins qui, plus flexibles, sont prêts à assurer toutes les destinations», indique une jeune femme. Les clandestins, a-t-on constaté, sont présents pratiquement au niveau de toutes les stations urbaines, les hôpitaux et places publiques les plus fréquentées. A Zéralda, à titre d'exemple, une dizaine de véhicules sont continuellement présents à proximité de la station. En fin de journée, les chauffeurs clandestins s'introduisent carrément à l'intérieur. On les retrouve aussi à la sortie des hôpitaux, à Douéra, Ben Aknoun et Beni Messous. Dans la commune de Bab El Oued, les taxis clandestins occupent, entre autres, un trottoir mitoyen au jardin Taleb Abderrahmane. «C'est tout le monde qui les connaît, ils sont très utiles et rendent service aux usagers», indique un jeune citoyen. Dans d'autres localités de la capitale, les taxis clandestins sont plutôt indispensables, faute de moyens de transport collectif, notamment dans la soirée. A citer, entre autres, la cité Sidi Bennour à Mahelma, El Qaria à Zéralda, Souidania et les nouvelles cités, récemment réalisées, entre autres à Tassala El Merdja et à Draria. En fait, on apprend que les citoyens sont obligés de parcourir de longues distances pour parvenir aux arrêts de bus. Ce qui n'est pas évident en temps de pluie ou de grande chaleur, notamment pour les personnes âgées. Des citoyens, approchés par nos soins, ont exprimé leur ras-le-bol «du comportement de certains chauffeurs de taxi», d'autres «de la surcharge des bus de transport des voyageurs» et des «difficultés rencontrées pour trouver un taxi sur certaines lignes». D'ailleurs, même à l'aéroport d'Alger, ainsi qu'au centre de la capitale, les clandestins profitent à merveille de la situation actuelle, accentuée par le manque de transporteurs pour gagner leur journée. Mais qu'en pensent les concernés ? «Cela me permet de gagner quelques sous en plus pour subvenir aux besoins de ma famille», dira un père de famille de la commune de Zéralda, qui dit «bricoler depuis plusieurs années». «Nous assurons un service public, tout comme les autres transporteurs. Nous sommes de plus en plus sollicités par les habitants», affirme de son côté un autre clandestin de Bab El Oued. Notre interlocuteur avoue toutefois craindre les services de sécurité «plutôt intransigeants» avec ces chauffeurs.