La grève nationale déclenchée par le syndicat des chauffeurs de taxi hier aura réussi son pari de mobilisation. Les propriétaires de taxi ont répondu massivement à ce mouvement de grève de deux jours. Dans les différentes stations de la capitale, notamment à la place Audin, Bab El Oued, ainsi qu'à la place du 1er Mai, c'est la paralysie totale. Ces lieux étaient quasiment désertés alors que, d'habitude, ils se distinguent par des files d'attente interminables des usagers des taxis. Cela est dû au fait que la majorité des citoyens étaient au courant du mouvement de protestation. Quant à ceux qui l'ignoraient, les agents chargés de l'organisation de ces stations ont pris à leur compte la mission d'informer sur le débrayage. «Les chauffeurs de taxi sont en grève», précisent-ils aux citoyens. Les personnes rencontrées sur place estiment à l'unanimité que ce recours à la grève ne fera que les pénaliser car en fin de compte «ils restent les seuls à faire les frais des conflits des autres». Comme le fera savoir Mlle Linda : «Si les chauffeurs de taxi ont choisi de faire grève c'est qu'ils ont leurs propres raisons, mais cela n'empêche pas le fait que ce sont les citoyens qui sont touchés, surtout pour les travailleurs d'Alger-centre.» Les taxis compteurs assurent le service minimum Contrairement aux chauffeurs de taxi collectif, dont la totalité a choisi de suivre le mouvement de grève, leurs confrères des taxis compteurs ont préféré assurer le service minimum. Que ce soit au niveau des stations ou à l'aéroport et autres gares routières, certains ont dû travailler pour ne pas susciter la colère des voyageurs. «Nous nous sommes mis d'accord entre nous pour assurer le service minimum afin de ne pas pénaliser nos concitoyens et en même temps ne pas perdre notre clientèle (la plupart des chauffeurs de taxi ont leurs propres clients, ndlr)», nous a expliqué M. Abdelkrim. Les lignes interwilayas ont été totalement bloquées car tous les chauffeurs de taxi activant sur le territoire national ont adhéré à ce mouvement de contestation. Le refus de la tutelle de prendre en charge les doléances des chauffeurs de taxi a été à l'origine de cette grève. C'est la ruée vers le transport en commun Face à l'indisponibilité des taxis, les citoyens n'ont pas trouvé d'autre solution que d'opter pour les transports en commun, à l'instar des bus de l'Etusa ou du transport privé où nous avons constaté une affluence. C'est aussi une aubaine pour les taxis clandestins. Les «clandestins» ont profité de cette occasion pour se faire un peu d'argent. Dans certaines stations de taxis, l'on a constaté la présence de ces chauffeurs clandestins.