Catégorie n Ces fraudeurs sont généralement des pères de familles, des retraités, ou de jeunes chômeurs ayant trouvé dans cette activité illégale leur gagne-pain. L'existence des chauffeurs de taxis clandestins ou de fraudeurs dans notre pays ne date pas d'aujourd'hui. Cependant, ce phénomène, provoqué notamment par l'anarchie et les grandes défaillances qui caractérisent le secteur des transports, a connu des proportions importantes ces dernières années. La preuve est que ceux-ci sont un peu partout. Là où il y a des stations de taxi ou de bus, on est sûr de trouver ces fraudeurs qui «guettent les voyageurs», pour reprendre, ainsi, la formule d'un chauffeur de taxi que nous avons rencontré tout près de l'aéroport Houari-Boumediene d'Alger. Sur place, nous avons constaté la grande concurrence que livrent ces fraudeurs aux chauffeurs de taxi travaillant à l'aéroport. Plusieurs voyageurs, notamment impatients, préfèrent d'ailleurs prendre un taxi clandestin. «De nombreux voyageurs préfèrent les fraudeurs pour une simple raison : ils payent moins, en plus, nous ne faisons pas la queue comme c'est le cas pour les chauffeurs travaillant dans la légalité qui sont obligés d'attendre leur tour et que toutes les places soient prises pour quitter la station, ce qui n'est pas le cas pour un fraudeur», nous déclare un transporteur clandestin, la cinquantaine passée. Cette situation ne favorise nullement les autres transporteurs qui ne supportent pas la présence de ces «clandos». Pis encore, ces derniers provoquent la grande colère de certains chauffeurs de taxi qui n'hésitent pas à traiter de tous les noms leurs «concurrents» en en arrivant parfois jusqu'à l'échange d'insultes et à la bagarre à cause d'une course. Ce qui est sûr, en tout cas, c'est que ces «clandos» travaillent au vu et au su de tout le monde. L'essentiel que les fraudeurs ne franchissent pas l'espace réservé aux stations de taxi. Ces fraudeurs sont généralement des pères de famille, des retraités, ou de jeunes chômeurs ayant trouvé dans cette activité illégale leur gagne-pain. «Vous savez, je suis responsable d'une famille de huit personnes, ma retraite est dérisoire, c'est pour cette raison que j'ai opté pour cette activité car, à mon âge, je ne peux pas exercer un autre métier», nous affirme un chauffeur clandestin qui nous a confié qu'il exerçait en tant que policier. D'un homme de loi à un hors-la-loi ?! «Je ne suis pas un hors-la-loi, mais que voulez que je fasse pour répondre aux besoins de ma famille ? je suis bien obligé», répond-il. Lire demain notre dossier : «Transport routier : la politique de toutes les aberrations»»