Il est inconcevable, inimaginable, que soit perdu le réflexe de combler une crevasse dans la chaussée. Jamais, de mémoire de Constantinois, les routes n'ont été aussi détériorées ! Tout le monde s'en plaint, et les humeurs s'en ressentent largement. Les automobilistes s'adonnent continuellement à de dangereux slaloms pour contourner crevasses et trous géants. D'autres se retrouvent piquant droit dans ces ornières que personne n'a jamais pensé à combler, même temporairement, en attendant le lancement des travaux, toujours «imminents» de réfection du réseau routier. Le problème est pourtant devenu trop sérieux, au point où des citoyens se sont rapprochés de nos bureaux pour dénoncer cette situation intenable. Selon eux, celle-ci ne saurait être indéfiniment ignorée ou ajournée. Surtout à certains endroits, où même les chauffeurs de taxi refusent de se rendre, comme la route de Aïn El Bey, plus précisément celle passant par le chantier du tramway (appelé le tronçon de l'apocalypse), ou celle de la nouvelle ville Ali Mendjeli, ou encore de la cité Zouaghi… Même certaines personnalités du staff administratif local en savent quelque chose ! Voici ce que nous dit un des plaignants à ce sujet: «Ma voiture est complètement déglinguée; je passe mon temps à changer les pièces, et comme celles-ci ne sont pas d'origine, il faut s'attendre au pire.» Et un autre de renchérir: «Je possède une modeste petite voiture acquise après des années d'économies épuisantes auprès d'un concessionnaire; elle n'est pas encore intégralement payée, qu'elle est déjà presque réformée à force de rouler sur ces routes cahoteuses et profondément crevassées.» Un chauffeur de taxi se demande où va l'argent de la vignette. «Nous payons la vignette rubis sur l'ongle, sous peine d'être verbalisés, et on nous dit que l'argent de cette vignette sert à retaper les routes !» Par ailleurs, tout le monde sait que le programme de réfection du réseau routier était inscrit à la charge de la commune pour un coût de 57 millions de dinars, qu'en est-il au juste de cette opération qui a fini par être reprise par la wilaya? A titre illustratif, les services des travaux publics et de la Duc s'occuperont du centre-ville, alors qu'à la cité Boussouf les travaux vont déjà bon train. En tout état de cause, la plupart des Constantinois sont conscients de la portée de ces projets pour une ville aussi difficile. Néanmoins, ils réclament une solution devant permettre aux usagers de la route d'évoluer sans danger. Pensons seulement à tous ces incidents survenus à cause de l'état des routes : un automobiliste qui, pour éviter une crevasse percute un autre arrivant en sens inverse, ou cet autre qui fait une embardée en butant sur une ornière, ou encore un autre qui effectue plusieurs tonneaux à cause d'un trou grand comme un cratère…Et la liste des mésaventures routières reste ouverte. Tout compte fait, il est incompréhensible, voire aberrant, que des crevasses de cette importance demeurent béants, non comblés, sous prétexte que la réfection du réseau routier est tributaire de l'achèvement des travaux de tous les projets structurants.