La cité populeuse d'El Gammas vit dans un statu quo désespérant. Depuis sa création à ce jour, cette cité se morfond dans une décrépitude et une indifférence quasi ordinaires des responsables de la ville, lesquels n'ont toujours pas consentis assez d'efforts pour la sortir de sa ghettoïsation. Aucun programme de réhabilitation ou d'aménagement savamment étudié pour concrétiser une réelle mise à niveau spécifique à cette cité n'a été, à ce jour, mis en branle par les autorités locales. A part quelques actions sporadiques partielles, El Gammas n'a jamais eu droit à une démarche vaste et globale visant à la hisser au rang d'une cité au cadre de vie correct et décent. Un fait pénalisant pour la population de cette cité, dont la réputation de «cité douar» avec ses routes défoncées et ses habitations précaires, fait fuir les propriétaires de taxi et les conducteurs de bus notamment. A cet effet, ses habitants ont, à maintes reprises, interpellé les autorités locales, notamment au sujet de l'état lamentable des routes, mais aucune opération d'envergure à même de mettre un terme à la déchéance n'a été concrétisée. Pourtant, des responsables avaient promis, dans un passé récent, que le quartier El Gammas allait être pris en charge dans le cadre d'un programme de réhabilitation des réseaux de l'alimentation en eau potable et de l'assainissement. «Les routes sont dans un piteux état. Elles ont pourtant été refaites en 2006», fulmine une enseignante mutée depuis la rentrée dans un établissement scolaire d'El Gammas et qui peine à se rendre à son travail à cause du manque de transport. Les transporteurs privés ainsi que les chauffeurs de taxi sont, il est vrai, de plus en plus réticents à se rendre dans cette cité aux routes cabossées et truffées de crevasses.