Tristement réputé pour avoir constitué un véritable nid de la subversion terroriste durant la décennie noire, l'impopulaire et populeux quartier d'El Gammas, situé à la périphérie est de la commune de Constantine, sort progressivement de sa ghettoïsation à la faveur d'un programme de réhabilitation ayant ciblé plusieurs secteurs. Un programme « arraché » par la population consécutivement à plusieurs émeutes, ponctuées par des routes barrées et des pneus brûlés. Depuis, les officiels ont consenti à faire des efforts pour sortir El Gammas de son isolement. Et ce fut le lancement des travaux de raccordement au gaz naturel, en 2003 qui avait annoncé le début de la fin de la longue période de « quarantaine » dans laquelle vivotaient les habitants de cette cité déshéritée, puisque les opérations de réhabilitation se succédèrent, par la suite, les unes aux autres. Après le raccordement des foyers au gaz naturel, ce fut au tour de la réfection du vétuste réseau d'AEP de la cité. Une opération qui avait duré plusieurs mois, occasionnant de sérieux désagréments à la population, privée d'eau pendant plusieurs semaines, mais aussi aux automobilistes. Une fois ce chantier achevé, les autorités en entamèrent un nouveau, à savoir celui de l'installation du réseau d'évacuation des eaux pluviales. Une opération qui ne manquera pas, faut-il le souligner, de « labourer », ce qui restait des routes de fortune de ce qui constituait le « réseau routier » de la cité. A ce titre, il aura fallu attendre le printemps 2007 pour qu'enfin l'évènement le plus attendu par les habitants d'El Gammas se produise : La réfection des routes ! Une opération grâce à laquelle les chaussées de la cité ont été bitumées, attirant de nouveau les chauffeurs de taxi, et même désormais, les bus de… l'ETC, alors qu'auparavant seuls les bus « Tata » empruntaient les ex- routes cabossées d'El Gammas, mettant ainsi un terme à son enclavement. Outre cela, les autorités ont lancé, pour rappel, deux ambitieux programmes de « connexion » de la cité avec d'autres quartiers, Boumerzoug et Sissaoui en l'occurrence. Deux contrats ont été signés, à ce propos, avec deux sociétés privées lors de la session de l'APC de Constantine, tenue le 30 mai 2007, pour rapprocher justement El Gammas de Boumerzoug et de Sissaoui par le biais de routes qui seront réalisées pour un montant respectif de 20 et 25 millions de dinars. Cela étant, si El Gammas semble en bonne voie de normalisation, il n'en demeure pas moins que sur le plan social beaucoup reste à faire, particulièrement en ce qui concerne la destinée des habitants des chalets. Ces habitations sont exiguës, contiennent de l'amiante et abritent souvent, deux à trois familles dans des conditions d'hygiène très aléatoires.