Après l'apparition de la grippe aviaire en Italie, en Grèce et en Slovénie, les experts de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) ont exhorté les gouvernements des pays à risque à ne pas baisser la garde, car cette épizootie reste « un problème de santé animale ». L'état d'urgence n'est pas levé. Au contraire, il semble que la contamination de volailles avance vers l'Europe de l'Ouest, menaçant tout le bassin méditerranéen. De plus, selon le responsable des maladies infectieuses auprès de la FAO, Juan Lubroth, le virus H5N1 aurait déjà franchi les frontières du Nigeria, pays où des cas de grippe aviaire ont été dépistés, et serait arrivé au Niger. Suite à la découverte d'une vingtaine de cygnes sauvages morts et portant le virus H5N1 dans le sud de l'Italie, l'agence onusienne a convoqué, hier, une conférence de presse dans son siège à Rome. Les responsables italiens qui ont pris part à la rencontre ont expliqué que pour limiter la propagation de cette maladie qui a traversé presque toute l'Europe en quelques semaines, le département de la santé publique vétérinaire du ministère de la santé procédera, au prochain printemps, à des tests sérologiques sur les oiseaux migrateurs vivants qui traverseront l'Italie en provenance d'Afrique. Plus de 5000 analyses ont été effectuées durant l'hiver en cours. D'ailleurs, les responsables de la Fao ont félicité les autorités italiennes pour la vigilance observée et le dépistage rapide des premiers cas de grippe aviaire. Mais le fait que cette maladie n'a encore touché que des cygnes sauvages et qu'aucune volaille d'élevage n'a été contaminée est loin de rassurer les consommateurs, qui se sont détournés de la viande de poulet depuis des mois. L'arrivée du virus incriminé dans la péninsule a aggravé la crise que connaît la filière avicole. En attendant, les premières victimes humaines de la grippe aviaire ont été les membres d'une même famille dans la ville de Vérone, dont le père, après avoir perdu son poste de travail dans une entreprise de transport de poulets, a massacré les 5 membres de sa famille, avant de se donner la mort, par désespoir. Le ministre de l'agriculture, Gianni Alemanno, a affirmé sa volonté de défendre, lundi prochain, au sein du Conseil agricole européen, la ligne dure qui consiste à exiger que les procédures prévues pour faire face à une situation d'urgence soient débloquées.