C'est l'histoire quelque peu insolite d'un homme dont le seul tort est d'aimer passionnément sa ville natale, Constantine, et qui décide, un jour, de tout abandonner en France, pour venir s'y installer. Cet homme s'appelle Armand Vial, dont, pour rappel, nous avons eu l'honneur de présenter dernièrement le livre (Retour à l'Ailleurs, -compilant textes et photographies), sur ces mêmes colonnes. En embarquant pour son pays natal, il ne prend pour bagage que ses livres et son matériel photos (qui sont toute sa vie); il arrive, le cœur débordant de confiance et d'amour pour une Algérie qu'il voudrait radieuse, et qu'il considère désormais comme son authentique patrie. Mais, hélas, un problème, qui n'a en fait pas de nom, surgit, mettant du coup un gros nuage sur ses espoirs. Ses affaires sont bloquées au port de Skikda depuis le 15 février dernier, alors qu'il était programmé pour exposer ses œuvres le 19 du mois en cours. Un projet qui finalement a été ajourné. «Je me démène comme un fou, je saisis les Douanes, et à chaque fois je me heurte à un refus de me livrer mon matériel photos et mes livres, à cause, semble-t-il, d'un vide juridique, puisque mon cas n'a pas de précédent. On me demande une carte consulaire, et je la fournis, et aussitôt l'on me fait savoir qu'elle n'est pas valable, alors que c'est un document officiel, entre-temps je risque de perdre à jamais mes négatifs, qui craignent la chaleur et l'humidité», nous confie-t-il, la mort dans l'âme. «Ce que je ne comprend pas, c'est que je ne trouve aucun interlocuteur pour m'expliquer clairement ce qu'il faut faire», ajoute-t-il. Oui, en effet, vers qui cet homme doit-il se tourner pour régler une banale affaire de dédouanement, à laquelle une insondable bureaucratie a donné des proportions démesurées ? Un appel est lancé au premier responsable de la wilaya, seul en mesure de trancher dans cet imbroglio qui vire au cauchemar.