La responsabilité de l'Etat est engagée dans la dégradation de la situation sécuritaire en Kabylie, a estimé hier Amara Benyounès, secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA), sur les ondes de Radio Tizi Ouzou : «Rien ne pourra se faire en matière de développement local sans le retour de la paix et de la sécurité dans la région. La solution, pour la Kabylie, est d'abord économique. Personne ne viendra investir dans ce climat de terreur marqué notamment par la multiplication des kidnappings qui ciblent les commerçants et les entrepreneurs. Les pouvoirs publics ne jouent pas pleinement leur rôle pour remédier à cette situation.» Le responsable de l'ex-UDR s'est dit étonné par la facilité de frappe déconcertante des groupes armés qui écument encore Tizi Ouzou et les wilayas limitrophes. «Il est anormal et inacceptable que, 20 ans après, les terroristes continuent de sévir sur un rayon de deux kilomètres. Je ne dirai pas que la politique sécuritaire a échoué, mais la lutte antiterroriste, à mon avis, ne doit pas se limiter à pourchasser seulement les auteurs après les attentats», a déploré l'invité de l'émission politique «Tizi Forum» animée par Omar Zeghni. Evoquant les prochaines législatives, Amara Benyounès a indiqué que la meilleure manière de vaincre la fraude est d'aller voter : «Il ne faut pas que la défaite militaire des islamistes se transforme en victoire politique le 10 mai prochain. Nous devons battre les partis de cette mouvance pour démontrer que l'Algérie est une exception dans le Monde arabe.» «Nous n'avons pas peur des partis islamistes. Je tiens seulement à attirer l'attention des électeurs sur les dangers du projet qu'ils prônent et ce, afin d'empêcher que l'Algérie ne sombre dans un régime intégriste», a conclu Amara Benyounès.