Offrir son sang est un acte de solidarité qui rapproche les êtres humains de tous horizons. Je suis fauché, je n'ai rien de matériel à donner, alors je donne ce que j'ai de plus cher : mon sang ; à chaque fois que je l'offre, je ressens un grand sentiment de paix. Je suis donneur régulier depuis 4 ans, j'ai commencé à l'âge de 18 ans.» Ce sont les propos d'un jeune Constantinois, Abderaouf, que nous avons rencontré, hier, dans un clino-mobile plein à craquer de donneurs, à proximité de la maison de la culture Mohamed-El Aïd Al Khalifa, qui abrite la journée maghrébine du don du sang. Selon les responsables des différentes structures sanitaires, la wilaya de Constantine est leader en matière de don du sang. L'année 2011 a vu une collecte conséquente de 36 000 poches, à raison d'une moyenne de 400 par jour, et ce grâce aux déplacements incessants des clino-mobiles équipés, auprès des mosquées, des instituts pédagogiques, de l'université, des structures militaires et autres corps constitués, sans compter les bénévoles parmi la population. Pour la responsable de l'opération de collecte du sang au niveau de la wilaya, Dr Lineda Boubguira, la journée de cette année s'inscrit dans «la consolidation de la citoyenneté maghrébine», en coordination avec la Tunisie, le Maroc, la Libye et la Mauritanie. Les différentes structures de santé sont également présentes, avec notamment les EHS de Daksi et mère-enfant de Sidi Mabrouk, et les EPH de la cité El Bir, la nouvelle ville Ali Mendjeli, Zighoud Youcef et El Khroub. L'objectif est le même: sensibiliser, informer, instaurer une confiance sans faille entre les structures du sang et la population. «Nous avons réussi l'éradication totale des donneurs familiaux, qui présentent toujours un risque pour le malade; à présent la sécurité transitionnelle est respectée. Nous avons établi des questionnaires de satisfaction pour les donneurs, et cela nous permettra de faire le point sur l'évolution de l'opération de sensibilisation, laquelle d'ailleurs est très positive», déclare notre interlocutrice. Tout a été mis en œuvre pour que cette journée soit vectrice d'une sensibilisation de qualité au bénéfice des malades aux besoins spécifiques en sang, à l'exemple des accidentés, de ceux atteints de différentes formes de cancers, des hémophiles, etc. Une profusion de dépliants et prospectifs explicatifs, en arabe, français et même parfois anglais, est mise à la disposition du public. Selon le médecin-chef de l'EHS de Sidi Mabrouk, Louiza Hafi, «il est prélevé entre 400 et 500 ml de sang; une femme peut donner son sang 4 fois par an, un homme 6 fois, en respectant un délai de 8 semaines entre chaque don; toutes les précautions sont prises pour garantir la sécurité du donneur, qui doit évidemment être en parfaite santé». Une biologiste, Wiam Hafdi, assure que «après le prélèvement, le sang est traité sur plusieurs étapes, en plus de tests virologique, sérologique et immunologique», et qu'en cas d'anomalie «le donneur est prévenu, et sa poche écartée du circuit». Ceci, dans l'attente de l'ouverture de centre de wilaya de transfusion de la nouvelle ville Ali Mendjeli, qu'on ne manque pas d'ailleurs d'annoncer comme «imminente», depuis des années.