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Situation au Mali : la Cédéao met en alerte 2000 hommes après la chute de Kidal et de Gao
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Publié dans El Watan le 01 - 04 - 2012

Après avoir pris vendredi soir Kidal, la plus grande ville du nord-est du Mali, les rebelles du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) ont marché sur Gao, où de violents combats à l'artillerie se sont poursuivis toute la journée d'hier.
La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) rejette toute idée de partition du Mali et annonce la mise en alerte de 2000 hommes armées et équipés en prévision d'une probable intervention. Profitant de la démobilisation et de l'incertitude qui règnent dans les rangs de l'armée malienne depuis le coup d'Etat contre le président Amadou Tounami Touré, les combattants du MNLA ne cessent de gagner du terrain. La Cedeao, par la voix de son président, Alassane Ouattara, (chef de l'Etat ivoirien), vient de mettre en garde non seulement la junte militaire à laquelle elle a donné un ultimatum de 17 heures «pour rétablir l'ordre constitutionnel», mais également les rebelles auxquels elle signifie son refus de toute partition du Mali et annonce la mise en alerte de 2000 hommes prêts à intervenir : «Nous avons mis en alerte les forces d'attente au sein de la Cédéao. (…) Nous avons 2000 hommes dans ces forces. Nous avons des équipements. Nous avons demandé à la communauté internationale de nous appuyer, d'appuyer le Mali. Notre souhait est d'éviter la guerre. Si la légitimité est rétablie et que ces mouvements armés s'aperçoivent qu'il y a une mobilisation régionale et internationale, ils quitteront Kidal tout de suite. Nous devons préserver à tout prix l'intégrité territoriale du Mali (...) et nous devons réussir car si le Mali est divisé, morcelé, c'est un mauvais exemple», a déclaré Alassane Ouattara.
Des propos qui interviennent 24 heures après l'annulation (suite à un envahissement du tarmac de l'aérogare par des pro-putschistes) de la visite d'une délégation qu'il a dépêchée à Bamako pour s'entretenir avec le chef de la junte militaire. Ce dernier s'était par la suite excusé, tout en demandant à la Cédéao de l'aider à «gérer le conflit» au Nord : «Les rebelles continuent à agresser notre pays et terroriser nos populations. La situation est critique. Notre armée a besoin du soutien des amis de manière à sauver les populations civiles et l'intégrité territoriale.» La réponse de l'organisation ne s'est pas fait attendre. Tout en réclamant le «retour à l'ordre constitutionnel» dans un délai de 72 heures, la Cédéao annonce la mise en alerte «2000 hommes armés et équipés».
Même si elle ne dit pas comment elle compte les utiliser pour «déloger» la rébellion des villes qu'elle contrôle, cette décision va compliquer une situation déjà extrêmement grave, marquée par des «victoires successives» d'un MNLA puissamment armés et connaissant parfaitement le terrain. Vendredi dernier, après 48 heures de résistance, les militaires maliens ont cédé Kidal, la plus importante ville du nord-est, aux rebelles. Moins de 24 heures après, c'est Gao, à 1000 km au nord-est de Bamako, qui est prise d'assaut. Des informations contradictoires font état de combats à l'artillerie lourde durant toute la journée. Contacté, Mahamed Ag Najiim, chef de l'état-major militaire du MNLA, affirme que ses combattants «sont sur le point de contrôler la ville», tout en précisant qu'«il faut attendre encore pour annoncer son contrôle total».
Il confirme néanmoins la prise totale, vendredi matin, de Kidal. Son contrôle par les rebelles, explique-t-il, «a été sans difficulté». «Les deux camps militaires que compte la ville ont été abandonnés par les militaires dès l'arrivée de nos combattants. Les soldats ainsi que leur commandant ont fuit vers le sud, en direction de Gao», relève Mahamed Ag Najiim. Ce qui est considéré comme une fuite par les rebelles est présenté comme un «retrait tactique» par l'armée malienne qui, dans un communiqué de l'état-major, déclarait : «Nous avons stratégiquement abandonné nos positions dans les localités de Ansogo et de Bourem pour renforcer nos positions à Gao» où se trouve le commandement opérationnel militaire pour le nord du pays. L'armée a donc abandonné Kidal aux troupes de Ayad Ag Ghaly, dirigeant du groupe Ançar Eddine qui, au nom de la charia, l'occupent totalement. Bakaye Ag Hamed Ahamed, chargé de la communication du MNLA, reconnaît que la prise de Kidal a été effectuée par Ayad et que les combattants de l'Azawad n'ont assuré que le soutien.
«Ghaly est connu par tous, y compris par l'Algérie. Il n'est pas un djihadiste. C'est quelqu'un qui veut couper l'herbe sous les pieds d'AQMI en expurgeant le maximum de jeunes de cette organisation salafiste. Il voulait récupérer sa ville des mains des militaires, le MNLA l'a appuyé. L'essentiel est que Kidal soit libérée. Pour nous, ce n'est qu'un parti islamiste qui agit en respect de la culture de la région. Il représente une partie de la composante sociale. Il connaît les motivations du MNLA, il les respecte, nous aussi. Le plus important pour l'instant est que nous menions le même combat pour libérer le territoire de l'Azawad», souligne Ag Hamed Ahamed.
En fait, c'est la première fois qu'une opération est menée conjointement par les troupes du MNLA et celles de Ançar Eddine, dont les chefs étaient, il y a quelques jours seulement, en disgrâce. Pour ceux qui connaissent les deux organisations, il s'agit là d'«un compromis tactique imposé par le terrain».
Kidal est une ville stratégique pour Iyad où il bénéficie de fort soutient des tribus des Ifoghas. Un atout dont a besoin le MNLA pour réussir ses plans d'attaque contre les deux fortes positions militaires qui y sont implantées. Cependant, une question reste posée : celle de savoir si le MNLA qui se revendique d'un Etat laïc accepterait que Ghaly singularise Kidal par rapport au reste de la région en la transformant en gouvernorat islamique, comme il l'a promis. Pour l'instant, les dirigeants du MNLA préfèrent se concentrer sur «la guerre». «Notre ennemi est le même. Nous devons unir nos forces pour le chasser de nos terres. La suite viendra après. Kidal a été prise par nos éléments et ceux de Ghaly», déclare Mahammed Najiim. En tout état de cause, Gao était hier, entre les feux des rebelles et de l'armée malienne. Les combats à l'artillerie lourde n'ont pas cessé toute la journée. Des informations ont fait état du recours par l'armée aux hélicoptères de combat. Gao, faut-il le rappeler, est un important bastion militaire qui abrite le siège du commandement régional des opérations de l'armée.
Sa chute pourrait constituer un tournant décisif pour la rébellion. Ce qui expliquerait, probablement, la réaction rapide et virulente de la Cédéao qui annonce la mise en alerte de 2000 hommes. «Nous avons des équipements. Nous avons demandé à la communauté internationale de nous appuyer, d'appuyer le Mali. Notre souhait est d'éviter la guerre. Si la légitimité est rétablie et que ces mouvements armés s'aperçoivent qu'il y a une mobilisation régionale et internationale, ils quitteront Kidal tout de suite. Nous devons préserver à tout prix l'intégrité territoriale du Mali (…) nous devons réussir car, si le Mali est divisé, morcelé, c'est un mauvais exemple.» Ce rappel à l'ordre a mis la junte militaire dans une position très affaiblie. D'un côté, les menaces d'embargo financier et économique de la Cédéao ; d'un autre l'avancée rapide de la rébellion sur le terrain. La junte a fait un pas en arrière en acceptant le plan de sortie de crise imposé par la Cédéao.
En fin de journée, contre toute attente, les putschistes ont annoncé leur acceptation du plan de sortie de crise de la Cédéao. «Sur les grands principes qui nous ont été demandés, nous disons que nous sommes d'accord. Il faut une vie constitutionnelle régulière et normale et maintenant les modalités pour arriver à cela, nous allons discuter», a affirmé le colonel Moussa Sinko Coulibaly, directeur de cabinet du chef de la junte, à l'issue d'une rencontre avec le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur de la Cédeao. En attendant, l'ultimatum reste toujours valable. En attendant (lundi prochain) et au rythme où vont les combats, les rebelles auront déjà gagné la ville de Tombouctou. Questions : comment la Cédéao va-t-elle faire pour réapproprier un territoire déjà conquis par la force des armes et des hommes ? Faut-il s'attendre au pire dans les jours à venir ?


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