Les sports mécaniques remontent à l'avènement de la voiture et de la moto. Les progrès mécaniques aidant, ces engins acquirent fiabilité et vitesse. C'est de là qu'est née l'idée d'organiser des courses autos et motos, courses d'endurance, de vitesse, de régularité, rallyes, sur circuits, sur pistes, sur longues distances. La panoplie n'a cessé de s'étendre. La particularité des sports mécaniques est d'être l'apanage des hommes. De l'ingénieur au mécano, du pilote à l'assistant, ce monde macho exclut de fait la femme, et la légende qui s'est tissée autour des champions ne retient pratiquement aucune représentante du sexe opposé, que certains continuent à appeler encore faible : Ascari, Farina, Fangio, Senna, Prost, Schumacher, Agostino, Doohan, Biaggi… sont autant de prestigieux pilotes autos et motos dont l'étoile brille au firmament du «space of fame». Ce n'est que sur le tard que les femmes ont manifesté un intérêt pour ce sport si exigeant si le nombre de femmes qui conduisent des voitures et pilotent des motos n'est plus une curiosité, car elles sont de plus en plus nombreuses, leur absence des circuits de F1, d'Indy car, des 24 heures du Mans, la mythique course d'endurance, des courses motos est remarquable. Seul un créneau, celui des rallyes et des raids passionne au plus haut point nos Amazones. En Algérie, la règle est encore plus dure et la discrimination opère avec plus de rigueur. Ceux qui sont aux commandes des sports en général ont décrété une bonne fois pour toutes que la femme et le cambouis ne font pas bon ménage. Encore un domaine en perspective à investir de haute lutte, car dans nos contrées où la femme reste encore tributaire d'un tutorat discutable, le patriarcat sévit encore dans toute sa rigueur et la parité demeure toujours une vue de l'esprit. A Béjaïa, à la faveur de la réactivation de la Ligue des sports mécaniques, c'est une nouvelle lueur d'espoir qui pointe le bout de son nez. L'adhésion spontanée des femmes a été aussi inattendue que spectaculaire.L'engouement a été fulgurant et des équipages entièrement féminins ont vu le jour avec à la clé plusieurs participations à des rallyes de régularité, où elles ont démontré toute l'étendue de leurs savoir-faire. De révélation en découverte, elles sont de plus nombreuses à vouloir nous rejoindre, au prix de mille tracasseries, de menaces parfois. Les interdits sont tenaces et pour beaucoup de nos frères, il ne saurait être question d'autoriser sa femme ou sa sœur à prendre le volant et participer à une course qui, de leur propre point de vue, reste du domaine exclusif de l'homme… Les sports mécaniques ont encore une marge de progression et c'est à quoi s'attelle la jeune Ligue. S'agissant de la participation féminine, tout concourt à sa progression exponentielle car à Béjaüa, autorités comme élus ne cessent de nous prodiguer encouragements d'aller de l'avant , mettant la main à la poche et à l'ouvrage. Cela représente un formidable stimulant au moment même où le chef de l'Etat s'est engagé dans une dynamique visant à accroître la participation de la femme à la chose publique. Une brèche que ne manqueront sûrement pas nos sœurs, dans le respect de nos valeurs, d'investir et de se poser ainsi, comme hier, en dignes descendantes de Dihya, Gouraya, Fadhm n'Soumeur, Bouhired, Ben bouali… Entre les sports mécaniques et la femme, c'est un coup de foudre, une histoire d'amour où vitesse, liberté, libération, affirmation de soi et implication dans une œuvre d'intérêt public, la sécurité routière se retrouvent dans un florilège de sensations de bien-être et de paix de l'esprit. N'y voyez surtout pas une quelconque bravade. Ce n'est là qu'une conquête de plus pour la moitié de l'humanité.