Les marchés naissent dans tous les quartiers, sans autorisation des pouvoirs publics et sans respect des règles d'hygiène. Le commerce informel et les marchés parasitaires prennent des proportions alarmantes dans la wilaya de Boumerdès. Partout où l'on se déplace, le décor est toujours le même; prolifération de baraques illicites, squat des trottoirs et des espaces publics. Les services concernés ont recensé plus de 63 marchés parasitaires à l'échelle de la wilaya, soit une moyenne de 7 par daïra. Les adeptes des activités non réglementées imposent leur diktat et défient les autorités depuis plusieurs années. Dans la commune de Chabet El Ameur, le phénomène a pris ces dernières années une ampleur non égalée. Les trottoirs du centre ville sont occupés par des baraques de fortune qui disputent la place aux piétons et aux transporteurs. Récemment l'APC n'a trouvé mieux pour désengorger la ville que de transférer l'ancien marché de fruits et légumes vers un autre endroit plus adéquat. Mais le problème demeure toujours intact puisque la commune n'est dotée d'aucun marché conforme aux normes. Idem pour la commune de Cap Djenet où les commerçants étalent leurs marchandises à même la rue en érigeant des baraques de tôles de part et d'autre de la RN 24. Les piétons se voient contraints de circuler à même la chaussée. Les commerçants justifient le recours à ce genre d'activités illégales par le chômage, les bas salaires et autres obligations que leur imposent les services des impôts. De leur côté, les responsables locaux notent que tous les marchés parasitaires qui gangrènent la localité seront éradiqués dès l'attribution des locaux commerciaux et la réalisation du marché couvert prévu dans cette optique. Ce phénomène qui porte atteinte au cadre des citoyens se pose également avec acuité dans la commune de Bordj-Menaiel au point où il est très difficile de distinguer entre les adeptes de l'informel et les commerçants qui exercent leur activité dans le respect des normes et de la réglementation en vigueur. Il n'y a pas longtemps, la section de l'UGCAA locale avait adressé une correspondance aux responsables de la wilaya dans laquelle elle se plaint de la concurrence déloyale et du laxisme des autorités locales quant à la prolifération des petites barques et des vendeurs à la sauvette au niveau des quatre coins du chef-lieu. Les rédacteurs de la lettre relèvent également le problème des braderies dont le nombre ne cesse de s'accroître au fil des ans, causant un énorme préjudice aux propriétaires des centres commerciaux qui exercent en toute légalité. La localité compte, en effet, pas mois de six points de vente qui ont été ouverts par des privés sans aucune étude préalable, mettant la vie des habitués des lieux en danger. Il y a moins d'un mois, un incendie s'est déclaré au niveau du marché dit Dubai, causant des dégâts et des pertes considérables. L'incendie aurait été provoqué par une chute de tension due à l'enchevêtrement des fils électriques au niveau des compteurs installés anarchiquement à l'entrée de ce lieu de négoce qui reçoit des milliers de personnes par jour. Peu de temps après le sinistre, les commerçants se sont adressés aux responsables locaux dans l'espoir de leur venir en aide et leur rembourser les pertes qu'ils ont subies. Il est à noter enfin que les autorités de la wilaya de Boumerdès avaient promis d'éradiquer tous les marchés parasitaires qui pullulent presque dans tous les coins de la wilaya, mais rien n'est encore fait à ce jour. Récemment, l'on a appris que trois importants marchés couverts seront réalisés dans les communes de Bordj-Menaiel, Boudouaou et Khemis El Khechna au titre du programme quinquennal 2010-2014.