Le président du Parti de la liberté et la justice (PLJ), Mohamed Saïd, donne son explication au phénomène de l'abstention lors des différentes joutes électorales organisée ces dernières années. «S'il y avait, dans le passé, une forte abstention, cela était dû, en grande partie, à l'échec des partis existants et au manque de crédibilité de l'action politique», estime-t-il, dans une déclaration à la presse, en marge d'une cérémonie de prestation de serment par les têtes de listes de sa formation politique aux prochaines élections législatives, organisée hier à Alger. Pour Mohamed Saïd, les temps ont changé. Les événements survenus depuis 2011 dans les pays arabes et même en Afrique ont changé, selon lui, la donne. Il livre ainsi sa recette pour exploiter favorablement «ce fait nouveau». «Il y a un fait nouveau qu'on ne peut pas ignorer pour des raisons de géopolitique. Nous avons tous assisté à ce qui s'est passé dans le Monde arabe et en Afrique. Maintenant pour redonner confiance aux électeurs, il faut de nouveaux visages et des programmes crédibles», suggère-t-il. Se disant convaincu que «le changement pacifique est possible en Algérie», il appelle les électeurs à se rendre aux urnes le 10 mai prochain. Car, selon lui, le boycott «ne sert à rien». «Il faut voter. Et si l'électeur ne se reconnaît pas dans les programmes proposés, il a la possibilité de glisser un bulletin blanc», ajoute-t-il. Le premier responsable du PLJ insiste encore sur «le changement pacifique» qui est, dit-il, «une nécessité urgente et inéluctable qui passe par les urnes». Enchaînant, Mohamed Saïd souligne que «ce changement est tributaire, dans une large mesure, de la réforme du système de gouvernance et de la rationalisation du comportement social». Le PLJ qui participe aux législatives dans 30 wilayas seulement est, selon son président, «réaliste». «Le pragmatisme doit l'emporter sur l'ambition démesurée. Nous sommes modestes. On ne connaît pas encore le terrain, on va essayer de faire de notre mieux. Je pense que dans une vingtaine de wilayas, nous pouvons réaliser des résultats. C'est jouable, mais tout dépend de ce qui va se passer sur le terrain», précise-t-il. S'adressant aux têtes de listes du parti qui ont prêté serment, Mohamed Saïd les invite à investir le terrain et exploiter l'internet et les réseaux sociaux pour faire connaître le parti et son programme. Concernant la prestation de serment par les candidats aux législatives, dont le PLJ est le second parti après le PT à l'appliquer, Mohamed Saïd affirme qu'«il veut consacrer de nouvelles traditions politiques». «C'est une tradition que je veux créer dans ce paysage politique pour rendre à la fonction de député toute sa solennité et toute son importance dans l'avenir de l'action politique. Je pense que dans le passé, cette fonction, très importante, a été en quelque sorte dévalorisée, délaissée, voire même souillée par certaines pratiques politiques», lance-t-il.