Au moment où les actes terroristes sont réduits à néant, les villes algériennes découvrent, sous le choc, une montée effrénée de la petite et grande criminalités rendant, ainsi, l'image de l'Algérie peu accueillante pour les étrangers. De Annaba à Tlemcen en passant par Alger, l'insécurité règne en pleine journée en dépit des efforts déployés par les services de sécurité. A Annaba, le 7 décembre 2005, un couple français a été victime d'une violation de domicile avec effraction commise par une bande de malfaiteurs. Un acte qui va alimenter davantage les appréhensions des étrangers qui voudraient s'installer en Algérie. Pas moins de 2049 affaires ont été enregistrées dans cette ville en cinq jours. Les assassinats, agressions et vols divers prennent une large place dans les statistiques des services de police. A Alger, 281 personnes ont été arrêtées durant une semaine. La Kabylie, réputée havre de paix, est livrée, ces dernières années, au diktat des groupuscules de délinquants engagés dans le banditisme et la criminalité. La Gendarmerie nationale a, dans un bilan des neuf premiers mois de 2005, fait état d'une montée des actes criminels et du banditisme à travers le territoire national. Le vol à main armée vient en tête avec une hausse de 414% par rapport à la même période de 2004. Le vol avec violence a connu, aussi, une hausse de 32% par rapport à 2004. Les objets les plus ciblés demeurent les téléphones portables. S'agissant de la grande criminalité, la contrebande est au plus haut du tableau avec une hausse de 20,9%. 3138 affaires ont été traitées et près de 4000 personnes écrouées. La Gendarmerie nationale parle de filières spécialisées dans le trafic de véhicules, de la drogue et de fausse monnaie. Ainsi, pour le trafic de véhicules, les saisies de la Gendarmerie nationale ont grimpé de 82%. Devant l'ampleur de ces phénomènes, le gouvernement a modifié et complété l'ordonnance portant code pénal. L'amendement vise à renforcer les dispositions pénales destinées à réprimer le banditisme dont la propagation a été dénoncée par le président de la République en personne.