-Votre compagnie a mis au point une stratégie de diversification et d'expansion de son portefeuille d'activités. Pouvez-vous nous dire quels en sont les axes forts ? NASHCO a mis au point une stratégie d'expansion au sein de son activité principale, la consignation maritime. Elle ambitionne à travers la mise en place de cette stratégie d'expansion et de développement à créer des entrepôts dits «parc sous douane à conteneurs» à travers les ports ou elle active, essentiellement à Oran et Alger. Notre Compagnie a mis en place une structure d'avitaillement des navires, depuis plus de dix (10) ans, et qui parvient à décrocher des marchés importants, tels que l'avitaillement des car-ferries de l'Entreprise publique de transport des voyageurs l'ENTMV, en plus de ceux de l'armement CNAN. NASHCO, ambitionne également à développer l'activité transit et transport à travers les ports, où elle est présente. -Au même titre que le Groupe Gema, votre compagnie intervient dans un climat de concurrence de plus en plus rude, notamment en ce qui concerne la consignation. Arrivez-vous à décrocher des parts de marché face aux représentants des géants mondiaux tels que CMA, MSC ou Maersk-Line ou Arkas qui contrôlent, à eux seuls, environ 80% du marché ? Effectivement, le marché de la consignation a été accaparé par les représentants des armements étrangers CMA-CGM, MSC, MAERSK, ARKAS. Face à ses mastodontes, NASHCO ne consigne que l'armement CNAN (pavillon national) qui représente à peine 2% du trafic global à travers le territoire national, tout le reste est accaparé par les armements étrangers et leurs représentants. Il est impossible de faire face au rouleau compresseur des armements mondiaux, vu les capacités et le manque de moyens dont souffrent nos armements nationaux (CNAN), sans l'aide de l'Etat. Celui-ci doit repenser sa politique en direction du secteur du transport maritime pour préserver son indépendance, sa marge de manœuvre et éviter d'être ainsi pris en otage par de grands groupes internationaux. -Pouvez-vous nous donner un bref aperçu sur vos capacités actuelles, flotte et tonnages, lignes directes, indirectes.? NASHCO, en qualité d'agent consignataire n'a pas la qualité d'armateur. Celle-ci appartient à la CNAN à travers ses deux filiales commerciales (CNAN MED et CNAN NORD). CNAN MED, active pour l'essentiel dans le bassin méditerranéen, et possède deux navires en propre, dépassant vingt-cinq ans d'âge, et totalement inappropriés pour le transport maritime moderne (transport pour conteneurs). Ils sont spécialisés dans le divers (colis et autres). Elle assure des lignes directes avec Marseille (France), Barcelone (Espagne) et La Spezia (Italie). CNAN NORD active pour l'essentiel dans la mer du Nord et l'Europe du Nord, avec comme destination unique, Anvers (Belgique). Elle possède quatre (04) navires inadaptés pour le transport des conteneurs et spécialisés dans le divers. La totalité de ses navires ont une trentaine d'années d'âge. -Quels sont vos principaux gros clients actuels et peut-on avoir quelques chiffres sur votre compagnie ? Nos principaux clients sont le ministère de la Défense nationale, Sonatrach, Sonelgaz, SNVI et plusieurs autres entreprises publiques.La clientèle que nous ciblons est composée, entre autres, de gros importateurs nationaux privés, les importateurs CKD, SKD (ceux qui activent dans le montage). Concernant les chiffres sur notre compagnie, pour l'exercice 2011, nous avons réalisé un chiffre d'affaires de 870 167 884,33 dinars. Nous avons un effectif de 299 agents essentiellement répartis à travers nos agences d'Alger, Oran, Annaba, Skikda, Bejaia et Mostaganem. -Votre société mère - CNAN - projette-t-elle de renouveler sa vieille et souffreteuse flotte pour pouvoir libérer nos opérateurs économiques du diktat des très puissants armateurs étrangers ? NASHCO n'étant pas armateur, elle ne possède donc aucun navire. Cependant il existe un plan de développement initié par les pouvoirs publics pour renouveler la flotte de CNAN NORD et CNAN MED par l'acquisition de porte-conteneurs et d'autres navires adaptés à l'évolution du marché international du transport maritime. -Nashco intervient exclusivement en Méditerranée, projetez-vous une ouverture sur d'autres espaces et avez-vous des projets de partenariat avec des compagnies étrangères ? NASHCO, de par sa mission et ses statuts, n'a pas vocation à intervenir comme agent général à l'extérieur du territoire national. Concernant les projets de partenariat, NASHCO n'en a aucun projet avec des compagnies étrangères. Par contre, nos objectifs portent sur le développement des activités annexées à la consignation et investir le secteur du parc sous douane à conteneurs. -Vous dites que Nascho ambitionne d'asseoir son leadership dans la consignation des navires de ligne, de tramping, d'hydrocarbures et des car-ferries…. Notre compagnie ambitionne de redevenir le leader du secteur de l'activité consignation maritime mais cette ambition est entravée par les difficultés rencontrées par son principal armateur CNAN, une législation en matière de représentation qui a libéralisé l'activité. D'où la multiplication des acteurs dans le domaine de la consignation maritime. -Nashco peine à s'imposer sur un marché essentiellement contrôlé par une poignée de compagnies internationales. Quelles sont les difficultés majeures auxquelles vous vous heurtez pour rendre Nashco plus compétitive ? Nous peinons à nous imposer du fait de la situation difficile que traversent les armements qu'elle représente : vétusté des navires, absence de ports secs et parcs à conteneurs, difficulté d'accéder au foncier industriel (assiettes) et enfin de lourdes contraintes pour abriter les conteneurs vides ayant fait l'objet de restitution de la part des clients.