L'événement phare de la technologie mobile a fermé ses portes jeudi dernier. Près de mille exposants ont animé le congrès. Symbian a marqué sa présence par pas moins de trois stands au 3GSM World Congress : le groupement, le système S60 et le Sony Ericsson. « Symbian est leader dans le domaine des systèmes d'exploitation ouverts pour les téléphones mobiles et compte bien le rester », a affirmé son porte-parole. Il suffit, d'ailleurs, d'aller sur le stand S60, pour en être convaincu. Tous les terminaux labellisés S60 sont en démonstration. On retrouve de grandes marques habituées du système Symbian, comme Nokia et Panasonic, mais également de nouveaux partenaires, comme Samsung et son Z600 ou Lenovo et son P930. De plus, les nombreuses applications présentées prouvent que les développeurs répondent présents. Quant à Microsoft, il confirme l'importance stratégique de la mobilité pour ses activités. Microsoft Office Communicator Mobile, pour Windows Mobile 5 qui apporte « aux utilisateurs professionnels les avantages d'une solution d'entreprise et des capacités de collaboration en temps réel ». Il s'agit en fait de proposer une solution de messagerie instantanée sécurisée avec téléphonie intégrée en voix sur IP et service de conférence et de communications unifiées. Le très haut débit, une réalité Steve Ballmer a confirmé le lancement de Windows Live pour mobile. Mais aussi, Microsoft profite du 3GSM World Congress pour officialiser sa stratégie de « direct push ». Une technologie vulgarisée par RIM avec ses blackberry, qui permet à l'utilisateur de recevoir automatiquement ses mails et l'ensemble de son carnet de contact, sans qu'aucune synchronisation soit programmée. Par ailleurs, Linux n'a toujours pas trouvé sa voie sur le marché du mobile, sa timide participation l'a bien confirmé. A l'occasion du Salon 3GSM de Barcelone, l'équipementier réseau canadien Nortel annonce l'ouverture d'un service de téléphonie mobile offrant un débit de 3,6 mégabits par seconde (Mbps). A titre de comparaison, le GSM offre un débit en téléchargement de 30 à 40 kilobits pas seconde (kbps) ; la technologie Edge permet d'atteindre 120 kbps et l'UMTS (haut débit) ou 3G, environ 300 kbps. Qui dit mobile dit carte SIM (puce). Avec le développement des services de téléchargement de musique ou de vidéo sur téléphone mobile, la carte Sim a un nouveau rôle à jouer. Axalto et Gemplus proposent chacun sur leur stand des cartes Sim dotées de ces fonctions DRM et disposant de larges espaces mémoire, jusqu'à 256 Mo. « Nous devrions atteindre le giga octet cette année », conclut-on chez Axalto. Il s'agit notamment de la solution U2SIM chez Axalto et Sim chez Gemplus. L'évolution des technologies permet aujourd'hui d'embarquer des applications directement sur la carte Sim. La société française Oberthur Card Systems, fabricant de cartes SIM, propose toute une gamme d'applications. La grande majorité tourne autour de la sécurité. L'OTP Sim Token est pour la première fois présentée au 3GSM 2006. « Une des solutions consiste à ajouter un niveau de protection supplémentaire via un facteur externe. » Les grandes entreprises adoptent souvent les cartes Token, permettant d'obtenir à la demande un mot de passe unique et utilisable une seule fois (OTP : One Time Password). « Nous proposerons aux opérateurs dès le deuxième semestre d'intégrer sur la carte SIM le générateur d'OTP ». Pour l'utilisateur final, l'intérêt est d'éviter la multiplication des terminaux. « Le service proposé par Oberthur Card System repose sur un standard (HOTP) développé par l'IETF, ce qui assure au client une sécurité complète. » Naturellement, seule la phase initiale de configuration nécessite une connexion réseau, la génération d'un OTP se déroulant entièrement sur la carte Sim. L'UMA à maturation Par ailleurs, des fabricants de mobiles aux équipementiers, les stands du 3GSM arborent un nouveau sigle : UMA. Derrière ces trois lettres, signifiant « Unlicensed Mobile Access », se cache un standard de communication validé par le 3GPP en avril 2005. Il se situe au cœur du phénomène de convergence du fixe et du mobile, puisqu'il permet à un combiné de basculer automatiquement d'un réseau GSM/GPRS à un réseau sans fil, principalement de type Wi Fi. Un système qui est déjà utilisé par le britannique BT, dans le cadre de son service BT Fusion, dévoilé au printemps dernier. Un même combiné est ainsi utilisé pour les communications fixes et mobiles. Lorsque l'utilisateur est en extérieur, le combiné accède au réseau GSM classique ; mais au domicile, le téléphone bascule sur le réseau sans fil local. Les communications à domicile sont gérées par un terminal/modem Internet faisant aussi routeur de réseau sans fil. Ce système requiert un combiné spécial, compatible GSM et Wi Fi, mais aussi équipé d'applications UMA assurant la continuité de service entre les deux types de réseaux. L'appel ou la transmission de data n'est pas coupé lors du basculement d'un réseau à l'autre. Les chinois au pas de course Notons que les grands conglomérats chinois des télécoms, comme Huawei et ZTE ne sont pas venus pour faire de la figuration. On le sait, les équipementiers chinois affichent de très grandes ambitions et ne se contentent plus de leur marché national. Si Huawei était déjà présent en Europe dans le marché des infrastructures (notamment avec BT en Grande-Bretagne), c'est la première fois qu'il devient fournisseur de mobiles pour un opérateur du Vieux Continent. De son côté, le géant ZTE n'est pas en reste, il couvre tout le marché des télécoms : des infrastructures aux combinés, en passant par les modems, les routeurs... Un véritable Cisco de l'Empire du milieu. Le Salon de Barcelone fut également l'occasion de présenter des mobiles aux fonctionnalités MP3 ou APN améliorées. En ce qui concerne les photos, la présentation la plus marquante se trouvait chez LG. Avec ses 5 mégapixels, le KG920 offre une qualité sans pareille. Rotatif, l'appareil possède un objectif autofocus et un vrai flash. Prévu pour mai, ce LG comble le fossé entre un vrai APN et les capacités photo des mobiles.