Sans être des rabat-joie, il nous a été donné de constater que nos chantiers, lancés en grande pompe à Alger, accusent d'énormes retards, sinon, parfois, font du sur-place, paralysant une partie de la mégapole - si elle en a l'air. Le stade Ferhani, dont le projet est tant décrié par certains, est loin de respecter les délais de réalisation initialement prévus en 18 mois. Il en est de même des autres réalisations d'ouvrages publics comme la trémie de Chevalley, dont les délais de livraison sont à chaque fois repoussés sine die. Deux cas qui révèlent quelque part le manque de rigueur, sinon l'indigence de nos maîtres d'ouvrages à honorer le cahier des charges. Dans le sillage, le tableau est loin d'être reluisant au niveau des services publics ayant la tâche de donner à la ville une image digne des grandes agglomérations. Les rouages semblent mal huilés au niveau du conglomérat d'établissements publics de wilaya qui jouissent du caractère industriel et commercial. La coordination fait défaut au sein de ces structures qui se jettent la balle. L'on s'interroge aussi sur l'application de la réglementation concernant la remise des lieux en l'état, qui est, le moins qu'on puisse dire, foulée aux pieds par les prestataires privés. Ceux-là mêmes qui se complaisent à faire dans le travail expéditif. Dans nombre d'endroits, la voirie exhume ses tripes à l'air libre. Des chantiers presque abandonnés par des maîtres d'œuvre qui refusent de faire du beau travail. Un décor qui n'est pas sans générer les écrans de poussières. Par ailleurs, au risque de nous répéter, les constructions anarchiques n'en finissent pas, les centres de transit grossissent et les baraquements continuent à rogner le maigre pâturage de notre banlieue. Une plaie qui amoche le tissu urbain au milieu duquel nous nous efforçons d'édulcorer, de guerre lasse, par des actions de boisement. Une manière de donner fière allure à une cité qui se morfond.